Une bouteille végétale contre l'invasion du plastique
La start-up française Lyspackaging s'attaque au problème du plastique à la racine en proposant une bouteille 100% végétale sur le marché.
Au fil des années, les chiffres sur le plastique se font de plus en plus précis et de plus en plus alarmants : 8 millions de tonnes de déchets plastiques finissent à la mer tous les ans et sur les 6 milliards de tonnes produits en 65 ans, de 1950 à 2015, 79% se sont retrouvés soit en pleine nature, soit dans une décharge. Cela représente tout de même 4,7 milliards de tonnes. Une telle "hémorragie" n'est évidemment pas sans conséquence, la plus concrète étant un immense conglomérat de minuscules particules de plastique dans le Pacifique nord. Grand comme six fois la France environ, c'est le fameux 7ème continent.
Devant cette situation préoccupante, certains pensent à nettoyer les océans, mais Nicolas Moufflet, lui, propose une alternative au plastique. Après une quinzaine d'années de recherche, il a élaboré sa propre version du bioplastique que sa compagnie, Lyspackaging, commercialise.
Mais, en sachant que le bioplastique existe depuis 1990, en quoi celui de Lyspackaging est-il différent ? Tout simplement parce que c'est le premier à être biodégradable en quelques mois, mais surtout à être 100% végétal sans inquiéter les cultures destinées à l'alimentation. Parce que faire du plastique végétal, c'est bien, mais s'il faut pour cela détourner du maïs, de la pomme de terre ou de la betterave de notre assiette, pas sûr que ce soit futé.
Le bioplastique de Nicolas Moufflet est à base de bagasse, un déchet issu du pressage de la canne à sucre. En suivant une recette secrète, Lyspackaging fabrique avec ce composé des bouteilles personnalisées, de tailles et de forme variées qui peuvent aussi bien accueillir de l'eau, de l'alcool, de l'huile que du parfum. Ces bouteilles sont entièrement compostables et se désagrègent en 1 mois. Le fait qu'elles soient si biodégradables les rend par contre incompatibles avec le stockage de produit à long terme (4 mois maximum).
L'équipe de Nicolas travaille évidemment à pallier cet inconvénient et il demeure confiant quant à l'avenir de la bouteille végétale. Dans tous les cas, une vulgarisation de sa technologie ne pourrait faire que du bien à l'environnement.