Pollution : le plastique contamine aussi le sel marin

Nous savions déjà qu'en remontant la chaîne alimentaire, le plastique rejeté dans l'océan pouvait se retrouver dans notre assiette. Mais selon une nouvelle étude, il semblerait que même en évitant le poisson, on risquerait toujours d'en ingérer au travers du sel marin !

Le plastique qui pollue en masse nos océans se retrouve aussi dans le sel que nous utilisons. C'est le constat qu'a fait le docteur Sherri Mason de l'université d'État de New York, qui a étudié la question en collaboration avec des chercheurs de l'université du Minnesota.

L'équipe de scientifiques a analysé 12 marques de sel, de la bière et de l'eau achetés chez différents détaillants américains. Les résultats, corrélés avec les préconisations américaines officielles sur la consommation de sel (2,3 g/jour), montrent que les Américains absorberaient annuellement 660 particules plastiques. Ce sont de minuscules bouts de plastique, autrement appelés micro-plastiques, issus de la dégradation du matériau en haute mer par le soleil et le lessivage constant. Le fameux 7ème continent qui s'est formé dans le Pacifique est ainsi composé en grande partie de ces micro-plastiques de 5 mm de large.

Le pire, c'est que cette estimation de 660 particules/an est sans doute sous-évaluée puisque la majorité de la population américaine dépasse largement les recommandations de consommation de sel. Une autre étude a d'ailleurs montré que 95% des Américains avaient du bisphénol A dans leur urine, le bisphénol A étant un composé organique très présent dans le plastique. Attention toutefois à ne pas sauter sur une conclusion trop hâtive : ce matériau est devenu une composante permanente de notre vie moderne au point où nous y sommes exposés toute notre existence.

L'impossibilité de trouver des personnes épargnées par le plastique (!!) pour comparer limite l'étude de l'impact qu'a cette ingestion forcée sur la santé. Mais il faut garder en tête que le bisphénol A est un perturbateur endocrinien et que les micro-plastiques sont de véritables éponges à polluant.

Terminons par une info : les États-Unis sont loin d'être un cas à part et en Espagne, en Chine, au Royaume-Uni et en France, des études similaires sont parvenues à des conclusions identiques.

Par Andriatiana Rakotomanga