Les derniers gardiens de phare remplacés par des machines

Le 31 décembre 2015, à minuit, ce n'est pas seulement les cloches du nouvel an qui ont résonné. Le glas a sonné pour les trois derniers gardiens de phares français, qui sont rentrés chez eux pour être définitivement remplacés par des machines.

Il en va ainsi de certains métiers et de certaines traditions ancestrales. Le progrès les fait inéluctablement disparaître. L'administration des Phares et Balises a purement et simplement décidé de renvoyer chez eux les trois gardiens du phare de l'Ile-de-Sein, en Bretagne. Ils étaient les derniers en activité sur la côte française.

C'est donc une profession qui disparaît du patrimoine, emportant avec elle ses souvenirs et ses anecdotes. L'un des gardiens s'est confié au journal de 13h de TF1 : "Il y avait une présence humaine au bout de l'île depuis 1939. Au 31 décembre, il n'y aura plus personne. C'est plus que la fin d'un phare, c'est la fin d'une époque et d'un métier."

Le phare de Sein a vu passer plusieurs générations de gardiens, qui y vivaient en famille. Ses 4 éclats, programmés toutes les 25 secondes, ont éclairé la route de nombreux navigateurs, dans un secteur réputé dangereux, fréquemment malmené par les tempêtes. D'ailleurs, des centaines de navires ont fait naufrage dans cette mer souvent déchaînée. Courants, rochers et forte houle ont eu raison de nombreux bateaux qui ont coulé dans le Raz de Sein.

Malgré la disparition de ses gardiens, le phare continuera d'émettre ses signaux lumineux sur la pointe ouest de l'île. L'entretien sera assuré par des agents Phares et Balises du continent et l'édifice continuera d'abriter les groupes électrogènes prévus pour alimenter l'île en électricité. Mais surtout, la commune lui prévoit une seconde vie : il accueillera bientôt d'autres activités. Et le phare sera toujours ouvert à la visite.

>> A LIRE : Le métier de gardien de phare

>> A VOIR AUSSI : Le témoignage d'une gardienne de phare en 1965

Par Andriatiana Rakotomanga