L'ONU se penche (enfin) au chevet de l'océan

On le sait bien, les océans sont malades, et ce depuis longtemps. C'en est à un point où l'Organisation des Nations-Unies s'est réunie en une assemblée inédite pour faire le point sur la situation. La réunion, baptisée "Conférence sur les Océans", s'est tenue du 5 au 9 juin 2017 à New York.

Pollué, surexploité, se dépeuplant de ses poissons et s'acidifiant sous la pression des activités humaines, l'océan est en mauvais état. Un état qui va d'ailleurs en se dégradant à un point où, pour citer Peter Thomson, Président de l'Assemblée générale lors de la conférence, "toute personne censée ne peut que conclure à la nécessité d'agir de façon urgente".

Les océans sont la principale source de nourriture pour 97% de pêcheurs à envergure locale, tandis que 50% des populations des pays en développement n'ont que le poisson comme source de protéine principale (17% de la population à l'échelle mondiale). D'une manière encore plus générale, 37% la population du globe habitant près des côtes ont besoin des ressources halieutiques qui génèrent environ 260 millions d'emplois dans le monde, tous secteurs confondus. Or, il s'avère que 30% des stocks de poissons sont actuellement en surpêche tandis que 50% et plus sont déjà exploités au maximum de leurs capacités.

A cela s'ajoute la pollution plastique qui tue poissons, tortues, oiseaux et mammifères marins en se déversant à raison de 30 millions de tonnes par an dans la mer. S'y adjoint l'acidification des eaux qui tue les récifs coralliens (20% d'entre eux ont déjà disparu) qui sont pourtant des lieux foisonnants de vie et de biodiversité. Sans coraux, c'est tout l'écosystème qui meurt avec eux.

Le réchauffement climatique, quant à lui, fait fondre les glaciers et provoque une montée des eaux qui menacent les populations côtières : 1,2 million de personnes vivant sur les îles des océans Pacifique, Atlantique et Indien devront être déplacées si les eaux venaient à monter de seulement 50 cm. Sans parler des phénomènes météorologiques qui ont aussi bien augmenté en fréquence qu'en intensité. D'ailleurs, ironie du sort, la conférence aurait dû se tenir aux Fidji, mais ceux-ci ayant essuyé les assauts du cyclone Wilson en 2016, la rencontre a été transférée à New York.

Face à tous ses défis, la Conférence sur les Océans a fait ressortir plusieurs centaines d'actions, de cibles et d'engagement à entreprendre. Ceux-ci rejoignent d'ailleurs le numéro 14 des 17 Objectifs de Développement Durable de l'ONU, à savoir "Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable". Il ne reste plus qu'à espérer que tous les pays de cette conférence de haut niveau respecteront leur part du contrat pour sauver l'océan.

Par Andriatiana Rakotomanga