Le phare, sentinelle de la mer

Le phare, géant de pierre exposé aux intempéries, parfois isolé en pleine mer, rassure pourtant les marins dans l'obscurité. Il guide les bateaux à bon port et a sauvé bon nombre de navires en perdition. Et pourtant, nous savons peu de choses sur cette sentinelle solitaire.

Dérivé de Pharos, le nom de l'ancienne île (aujourd'hui devenue péninsule) sur laquelle se trouvait le phare d'Alexandrie, le phare est né avec l'essor du commerce maritime. A l'origine, c'est un système pensé pour signaler la côte de nuit, mais on a vite compris qu'on pouvait faire encore plus avec un phare.

L'histoire du phare

Dès l'Antiquité, on a allumé des feux pour signaler la terre aux navires en approche de nuit. Ceux-ci furent d'abord allumés en hauteur, sur les côtes, mais très vite on a commencé à ériger des plateformes pour en améliorer la visibilité, puis finalement on en vint à construire des tours. Celles-ci étaient souvent édifiées très haut pour servir d'amers (points de repère fixe et reconnaissable) le jour et être vues de loin lorsqu'elles étaient illuminés la nuit.

Le premier rôle du phare est donc de signaler au navigateur la proximité de la terre. S'ils sont placés à l'entrée d'un port (un phare rouge et un phare vert), ils signalent sans ambiguïté l'entrée du port et un chemin sûr vers la rade.

Mais un phare n'est pas toujours construit sur le continent. Certains sont utiles en haute mer ou sur une île, afin de baliser une route sûre par exemple, ou de signaler une zone particulièrement dangereuse. Ils deviennent ainsi un élément essentiel à la sécurité de la navigation.

Hélas, l'avènement des systèmes modernes de localisation et les récentes percées technologiques faites dans ce domaine ont rendu les phares obsolètes. Aujourd'hui, ils sont soit automatisés, soit peu à peu abandonnés, voire transformés en hôtels ou en chambres d'hôte.

Du coup, il ne reste plus que 1 500 phares maritimes en service dans le monde.

La structure d'un phare

Un phare est généralement composé d'une tour, plus ou moins haute, et d'un système optique.

La tour peut être construite de manière à résister aux intempéries, aux rafales de vent, aux assauts de la mer ainsi qu'aux tempêtes et autres bourrasques. Voilà pourquoi un phare est le plus souvent circulaire, même s'il existe bien des phares octogonaux ou hexagonaux, voire carrés. On en trouve même monté sur des pylônes ou sur un bateau !

Le système optique est, lui, placé tout en haut de la tour et produit la lumière souhaitée. Il comprend une puissante source lumineuse et des lentilles spéciales, appelées lentilles de Fresnel. Celles-ci ont été conçues pour concentrer le plus possible la lumière.



Les systèmes d'éclairage du phare

Pour produire sa lumière, le phare peut utiliser différentes sortes de sources d'énergie.

Au XVIIIe siècle, on utilisait surtout du bois qui était très coûteux. C'est pourquoi les phares n'étaient allumés que lorsqu'un bateau s'annonçait. Ce système fût ensuite remplacé par le charbon de terre puis par la lampe à huile avec des réflecteurs de cuivre argenté.

Vers la fin du XXe siècle, le pétrole prit le dessus, en parallèle avec le manchon à incandescence dont la forte puissance lumineuse associée aux lentilles de Fresnel permit d'accroître énormément l'efficacité des phares. Avec la modernisation cependant, la plupart des phares se mirent à fonctionner grâce à l'électricité. Pendant un temps, l'URSS a utilisé le nucléaire pour alimenter ses phares. Aujourd'hui, cette technique cause de vrais problèmes environnementaux et sécuritaires.

Une question de lumière et de portée

Pour être utile, un phare se doit d'être visible du point le plus lointain possible et par tout temps. Ainsi, tout est conçu pour optimiser sa lumière.

Pour commencer, la portée du faisceau projeté par le phare dépend de sa puissance et de sa hauteur. On peut ainsi classer les phares dans 3 catégories :
> Les phares de troisième ordre, ayant une portée de 28 km
> Les phares de second ordre, ayant une portée de 40 km
> Les phares de premier ordre, ayant une portée de 60 km

Ensuite, pour éviter les dispersions, la lumière du phare est aplatie horizontalement pour porter le plus loin possible et balaye l'horizon par intermittence. Cependant, afin d'éviter les confusions, chaque phare se doit de posséder ses propres caractéristiques, regroupées sous le terme de "signature lumineuse". Cette signature est composée de la couleur du signal lumineux, de la séquence des impulsions lumineuses et des phases d'obscurités, et enfin de la durée de cette séquence.

Les signatures lumineuses de chaque phare dans le monde sont disponibles dans des « livres des feux », édités par chaque pays à l'intention des navigateurs.

>> A LIRE AUSSI : Le métier de gardien de phare

Photo : Kris Williams

Par Andriatiana RakotomangaPublié le 02/09/2015

1 commentaire

Merci

par Alain, le 05/09/2015

Superbe article ! Si vous voulez en savoir plus sur les phares, rendez-vous sur www. Phareland.com

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