Gardien de phare, un métier oublié

A la fois excitant et effrayant, le métier de gardien de phare fascine sûrement autant qu'il est incompris. On doit pourtant beaucoup à ce lointain héritage des débuts de la navigation. Zoom sur un métier pas comme les autres.
Gardien de phare, un métier oubliéPhoto : Peter Roome

Longtemps un phare aura nécessité l'intervention humaine pour fonctionner et leur isolement n'aura souvent laissé d'autres choix que d'y laisser quelqu'un en permanence.

Qu'est-ce qu'un phare ?

Le phare est un dispositif essentiel pour prévenir les naufrages. Il s'agit d'un système lumineux fonctionnant au gaz, au pétrole ou à l'électricité et qui permet d'avertir les navires de la proximité de la côte, de récifs et d'autres zones dangereuses. Les phares sont également utilisés pour indiquer un chemin et l'entrée des ports.

Des phares ont donc été construits en pleine mer et sur des îles ou îlots isolés. Seulement, il faut en entretenir régulièrement le feu et les systèmes optiques pour qu'ils remplissent correctement leurs tâches. Il faut aussi les allumer et les éteindre. Tout cela demande une présence permanente et c'est le rôle du gardien de phare.

Le métier de gardien de phare

Que le phare soit isolé en plein océan (un « enfer ») ou sur la terre ferme (un « paradis »), les responsabilités du gardien de phare sont les mêmes. Sa première tâche est d'allumer et d'éteindre le phare à des heures bien précises. Cela exige une veille permanente et en aucune façon le feu ne doit s'éteindre durant ces heures-là, au risque de provoquer une catastrophe maritime. Le gardien doit également surveiller l'horizon en quête de navires pouvant avoir besoin de son signal.

Les phares sont également équipés d'une corne de brume que le gardien doit faire retentir en cas de brouillard ou de brume afin de pallier la faible portée du faisceau lumineux du phare. Il doit également veiller à ce que tout le système optique du phare soit toujours opérationnel, quitte à mettre les mains dans le cambouis.

Un gardien de phare travaille et vit généralement seul dans son phare pendant des mois. Les conditions sont rudes, surtout en haute mer où les vagues et le mauvais temps empêchent parfois tout ravitaillement et toute relève pendant des semaines. C'est un métier très prenant mais également passionnant, fait pour les amoureux de la mer. Ou plutôt c'était...

Un métier qui a bien changé

Au fil du temps, le métier de gardien de phare a changé ou plutôt... a disparu. Cela est dû aux avancées qui ont permis l'automatisation de l'allumage et de l'extinction des feux. La plupart des tâches (excepté la maintenance, le contrôle et l'entretien du phare) se font à terre. Celui qui veut devenir gardien de phare aujourd'hui sera donc étonné de passer plus de temps devant des écrans, à terre, qu'en haut d'une tour.

Tout se passe ainsi dans une salle de contrôle, pour des gardiens qu'il convient aujourd'hui d'appeler "techniciens supérieurs du développement durable". Et avec une salle qui permet désormais de contrôler une cinquantaine de phares, même les interventions sur place sont réduites au minimum. Il ne reste donc plus que la peinture et les petits travaux d'entretien à faire. Le métier a décidément perdu tout son romantisme.

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Par Andriatiana RakotomangaPublié le 14/09/2016