Un robot va passer deux ans au fond de la Méditerranée

Un robot va passer deux ans au fond de la Méditerranée

C'est une mission de longue haleine qui attend BathyBot. Immergé tout au fond de la mer Méditerranée, le petit robot va y passer au moins deux années à observer le fond marin.

Avec ces faux airs de Wall-E, BathyBot est un robot sous-marin fort sympathique. Il s'agit d'un ROV ("Remotely Operated Vehicle" ou "Véhicule opéré à distance" en français) développé par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l'Ifremer Méditerranée. L'engin, monté sur chenilles, fait un mètre de long pour un mètre de haut et est bardé de capteurs et de sondes.

En plus des habituels instruments servant à mesurer la température de l'eau ou encore la vitesse des courants, il est équipé d'une bio-caméra haute-sensibilité capable de capter le moindre photon dans l'obscurité complète, d'un radiomètre, et même d'un sismomètre. Tout un attirail qui ne sera pas de trop pour mener à bien ses missions : mesurer sur le long terme l'impact du réchauffement climatique sur les milieux profonds et, accessoirement, percer les secrets des abysses.

BathyBot, a été immergé le 3 février 2022 à 40 km au large de Toulon et devra passer au moins 2 ans par 2 400 mètres de fond. Grâce à une boîte de jonction scientifique, le robot est constamment alimenté en énergie et connecté à Internet. Cela permet de voir en temps réel les organismes bioluminescents filmés par sa bio-caméra haute définition, mais aussi de le piloter tranquillement tout en restant installé à terre, dans les laboratoires toulonnais du CNRS. Pour que cela soit possible, évidemment, il a fallu aux scientifiques tirer plus de 40 km de câble. Le prix du confort.

BathyBot devrait être mobilisé 5 à 10 ans sous l'océan. Tous les deux ans, cette sentinelle des abysses sera remontée en surface, le temps de recevoir une mise à jour de ses outils et instruments. Il est ainsi d'ores et déjà prévu de faire revenir le petit robot en 2024 pour lui installer une mini-foreuse, afin qu'il puisse extraire des échantillons à analyser dans le sédiment du plancher océanique.

Par Andriatiana Rakotomanga