Les robots au secours des océans !

Entre les drones volants, les aides à la personne et même les jouets, les robots s'immiscent petit à petit dans notre quotidien. La robotique a même atteint l'océanographie, de sorte que la mer peut désormais compter sur l'ingéniosité des scientifiques pour créer des outils l'aidant à faire face aux dangers qui la menacent.
Les robots au secours des océans !Photo : Tom Nugent / CostBot

Notre belle planète est recouverte à 71% par les océans, un monde mystérieux qui jusqu'ici n'a été exploré qu'à 5%. Les abysses, eux, sont pratiquement inconnus avec 98% des fonds des océans qui restent encore à explorer. C'est simple, nous connaissons mieux notre système solaire que nos océans. Or il est essentiel de comprendre préalablement quelque chose avant de prétendre à le sauver. Pour répondre à cet impératif, la solution est toute trouvée : les robots !

Les ROV et les AUV

Dans l'absolu, il existe deux types de robots sous-marins : les ROV (Remotely Operated Vehicle, "véhicule opéré à distance" en français) et les AUV (Autonomous Underwater Vehicle, "véhicule sous-marin autonome" en français).

Les ROV sont, pour simplifier les choses, de gros robots télécommandés qui ont besoin d'une intervention humaine pour fonctionner. La logistique nécessaire au fonctionnement d'un ROV est lourde et ils sont opérés depuis un navire équipé en conséquence. Relié au bateau par un très long câble, le ROV est généralement capable d'intervenir physiquement sur son environnement grâce à des bras manipulateurs. Son rayon d'action est toutefois limité et les contraintes liées à sa logistique lourde pèsent sur son usage.

Les AUV, quant à eux, ne sont pas restreints par cette lourdeur de déploiement et ont un champ d'action très large. Ils ne sont toutefois pas taillés pour intervenir en milieu sous-marin (pas de bras) et se contentent de missions de collectes de données, d'exploration ou encore de cartographie. L'énergie est également un souci car aucun câble ne les connecte à une source. Toutefois, l'agilité dont ils font preuve compense largement cet inconvénient (que l'on peut contourner avec le solaire) et il est même possible de leur adjoindre un logiciel d'exploitation complexe et performant jusqu'à relever de l'intelligence artificielle.

Des robots pour mieux comprendre les océans

Un exemple de robots bardés de capteurs : le Victor 6000, un ROV de l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer). Il est aussi bien taillé pour des missions scientifiques, missions pour lesquelles il a été conçu, que pour des missions de chantier grâce à ses modules interchangeables.

IFREMER a également mis au point un voilier autonome répondant au doux nom de VAIMOS pour "Voilier Autonome Instrumenté de Mesures Océanographiques de Surface". Équipé de capteurs pour mesurer différents paramètres du premier mètre d'eau (température, turbidité, salinité, etc.), le VAIMOS est un AUV qui ne fonctionne qu'au solaire et au vélique, ce qui permet de faire des analyses à moindre coût. Dans le même esprit, ACSA Alcen a de son côté mis au point un robot super autonome, le SeaExplorer, capable de faire plus de 1 000 km en une seule charge.

Tous ces robots permettent de connaître un peu plus chaque jour les eaux dans lesquelles ils naviguent.

Lutter directement contre les menaces

Les robots peuvent également servir à contrer les menaces de manière plus directe. Pour lutter contre la prolifération de poissons volants dans les Caraïbes par exemple, l'association américaine RISE (Robots In Service of the Environment) planche actuellement sur un robot autonome ciblant uniquement ce poisson. Une sorte de prédateur artificiel donc.

Cette approche, on la retrouve déjà en Australie où des chercheurs de l'Université de Technologie du Queensland ont développé le COSTbot, un robot au secours de la Grande barrière de corail (photo ci-dessus). Entre autres menaces en effet, cette dernière est envahie par l'Acanthaster pourpre, une étoile de mer corallivore ayant peu de prédateurs. Avec ses caméras stéréoscopiques, son GPS et son logiciel d'analyse, COSTbot traque l'étoile de mer, la pique avec des sels biliaires et passe automatiquement à la suivante. Sa version améliorée a été baptisée Rangerbot. La technologie des robots semble être un nouvel outil efficace pour la sauvegarde de l'écosystème marin.

Par Andriatiana RakotomangaMis à jour le 13/11/2018