Les étoiles de mer victimes du réchauffement des océans

Les étoiles de mer victimes du réchauffement des océans

Les recherches sur une maladie touchant les étoiles de mer ont démontré qu'elle était provoquée par le réchauffement climatique. Plus la température des océans augmente en effet, plus le mal se répand, touchant de plus en plus de population d'étoiles.

Connue depuis longtemps, cette mystérieuse affection a été nommée "sea star wasting disease" (SSWD) ou, en français, le syndrome du dépérissement de l'étoile de mer. Les étoiles de mer qui en sont atteintes commencent par afficher des plaies blanchâtres qui s'étendent rapidement sur leurs corps. Elles s'affaiblissent ensuite rapidement puis s'affaissent sur elles-mêmes, comme si elles n'avaient plus aucune vigueur. Quelques jours après les premiers symptômes, leurs corps tombent littéralement en morceaux : leurs bras se détachent, laissant ce qui reste de leurs corps se liquéfier en un amas indéfinissable. Le taux de mortalité du SSWD est d'environ 90%.

Les premières observations de cette maladie étaient tout d'abord sporadiques et localisées, puis un écroulement massif de la population d'étoiles de mer a été remarquée à plusieurs reprises dans les années 70, 80 et 90. En 2013, une hécatombe eut lieu dans une zone particulièrement large de la côte ouest de l'Amérique du Nord, allant depuis les littoraux d'Alaska jusqu'à ceux du Mexique. Ceux ayant vu l'ampleur du phénomène parlent de bras d'étoiles de mer dispersés partout comme après une explosion.

Alarmés par l'étendue des dégâts, deux spécialistes de l'université Cornell (Etat de New York) se sont penchés sur la maladie. Ian Hewson, professeur en microbiologie, et Drew Harvell, professeure en écologie marine, sont ainsi parvenus à mettre en évidence le rôle-clé tenu par le réchauffement des océans. Pour eux, l'équation est la suivante : l'augmentation de la température de l'eau provoque la production d'une quantité anormalement élevée de matière organique (nutriments) dont raffolent les bactéries consommatrices d'oxygène. Elles vont donc proliférer, consommer tout l'oxygène dissout et asphyxier les étoiles de mer. C'est le même principe que les zones mortes. Par la suite, les cadavres d'astéries vont libérer encore plus de nutriments, faire pulluler plus de bactéries, et ainsi faire mourir plus d'individus. Un effet domino qui donne l'impression qu'une maladie se répand.

Si des études plus poussées sont évidemment encore nécessaires pour réellement comprendre le SSWD, le temps presse, car la maladie s'est déjà propagée à une très large échelle.

Par Andriatiana Rakotomanga