Une plage de sable vert pour lutter contre les émissions de CO2
Une ONG américaine vient de dévoiler une invention insolite pour réduire le réchauffement climatique : piéger le CO2 contenu dans l'air avec du sable vert capable de le stocker dans ses grains.
Le CO2 est un gaz à effet de serre présent naturellement dans l'atmosphère, mais dont les émissions anthropiques, c'est-à-dire dues aux activités humaines, se sont emballés depuis le début de l'ère industrielle. En résulte une accélération du réchauffement climatique et de multiples appels à réduire nos émissions de dioxyde de carbone.
L'ONG Project Vesta, elle, a décidé de prendre le problème sous un autre angle : au lieu de chercher à réduire les futures émissions de CO2, elle veut plutôt en réduire la quantité déjà présente dans l'atmosphère. Pour cela, elle veut procéder à une altération forcée de ce gaz en prenant exemple sur la nature.
Il existe en effet une famille de minéraux composés de silicate qui ont la faculté d'emprisonner le carbone lorsqu'ils sont mis en présence de C02 et d'eau. Érodé puis emporté par les eaux de ruissellement, ce type de roche finit son voyage au fond de l'océan où le carbone restera emprisonné sous forme de calcaire. Tout ce processus prend normalement des dizaines de millions d'années, mais Project Vesta a trouvé le moyen de l'accélérer en utilisant de l'olivine, une variété de silicate de couleur verte très facilement dégradable. En la broyant puis en la déposant directement sur une plage, l'ONG a en effet réussi à réduire drastiquement le temps de traitement à quelques années seulement.
Selon Eric Matzner, le cofondateur de l'organisation, recouvrir 2% des plages mondiales avec de l'olivine permettrait de capturer les 1.000 milliards de tonnes de CO2 émis annuellement par nos activités. Un projet relativement peu coûteux qui plus est, puisque l'olivine étant un minerai abondant, les coûts se résument à un maximum de 10 dollars par tonne de carbone absorbé, en sachant qu'il faut une tonne d'olivine pour capturer 1,25 tonne de carbone.
Le sable vert est actuellement déjà en test sur deux plages des Caraïbes où les puissantes vagues accélèrent encore plus le phénomène d'altération. Cerise sur le gâteau, cette méthode devrait aussi permettre d'inverser l'actuelle acidification des océans grâce au bicarbonate précipité en bout de chaîne par les réactions chimiques liées au phénomène.