Un monumental iceberg tombe de l'Antarctique et part à la dérive

En mai 2021, l'un des plus gros icebergs du monde s'est détaché des glaces de l'Antarctique. Une énorme masse de plusieurs milliers de kilomètres carrés désormais à la dérive.

Baptisé A-76, le bloc possède des proportions gigantesques : 170 km de long pour 25 km de large et une épaisseur comprise entre 180 et 300 mètres. En tout, la superficie de l'iceberg a été estimée à 4 320 km², soit 8 fois la taille de la plus grande agglomération française, la métropole de Lyon.

A-76 est tombé de la barrière de Filchner-Ronne, une plateforme de glace avancée sur la mer de Weddell en Antarctique. Il a été repéré le 12 mai 2021 alors qu'il amorçait sa séparation d'avec la barrière, un phénomène que l'on appelle "vêlage". Trois jours plus tard, la rupture était effective et le monumental bloc de glace acheva de se détacher entièrement. Quelques jours plus tard encore, le voici qui se fragmente en trois alors qu'il a commencé sa lente dérive vers le nord. Le bloc principal, le plus grand, est alors renommé "A-76A", tandis que les deux autres, presque identiques, sont baptisés "A-76B" et "A-76C". À date de leur dernière observation par satellite, le 2 septembre, le groupe ne s'était alors éloigné que d'une quarantaine de kilomètres de son point d'origine.

Bien qu'il soit tentant de mettre le détachement de ce gros morceau de glace sur le compte du réchauffement climatique, ce n'est pas tout à fait le cas. Le vêlage est en effet un phénomène naturel et a lieu tout au long de l'année. Par contre, il est vrai que le phénomène est devenu de plus en plus fréquent en Antarctique à cause du réchauffement climatique, forçant le Continent Blanc à produire de plus en plus d'icebergs chaque année.

Malgré sa taille imposante, A-76 est loin d'être le plus grand iceberg à avoir jamais été enregistré. Ce titre revient à l'iceberg B-15 qui s'est détaché de l'Antarctique vers la moitié du mois de mars de l'année 2000. Il faisait alors 295 km de long pour 37 de large et une superficie de 11 000 km². Ses morceaux sont, aujourd'hui encore, toujours visibles.

Par Andriatiana Rakotomanga