La production aquacole a réussi à dépasser celle de la pêche de capture

La production aquacole a réussi à dépasser celle de la pêche de capture

Cela n'a l'air de rien, mais l'événement est sans précédent dans l'histoire de l'Humanité : pour la première fois, l'aquaculture a surpassé l'industrie de la pêche. Cette transition marquante, mise en lumière par un récent rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), symbolise une évolution significative dans le secteur de la pêche avec des implications majeures pour la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale.

Selon la FAO, en 2022, la production aquacole mondiale a atteint 130,9 millions de tonnes, dépassant les 94,4 millions de tonnes provenant de la pêche de capture. Ce renversement de tendance souligne la croissance continue de l'aquaculture, qui, cette année-là, représentait 51 % de la production totale mondiale de produits de la mer. Il faut préciser également que depuis les années 1980 et au contraire de l'algoculture, de la conchyliculture ou encore de la pisciculture, la pêche de capture connaît une stagnation, se maintenant entre 86 et 94 millions de tonnes par an. Ce n'était ainsi qu'une question de temps avant que l'industrie halieutique ne se fasse rattraper, chose qui, bien sûr, n'enlève rien à l'inédit de la situation.

Plusieurs éléments ont contribué à l'essor de l'aquaculture. Tout d'abord, les avancées technologiques et les améliorations des pratiques aquacoles ont permis une augmentation significative de la productivité. Par exemple, l'utilisation de systèmes de recirculation d'eau et d'aliments spécialement formulés pour les poissons a amélioré les taux de croissance et réduit les maladies.

En outre, l'aquaculture a bénéficié d'investissements substantiels dans plusieurs pays, notamment en Asie et en Amérique du Sud, où les gouvernements ont encouragé le développement de ce secteur pour stimuler l'économie et répondre à la demande croissante en protéines animales. Résultat, et toujours selon la FAO, les produits issus des 3 filières citées plus haut ont fourni 57 % des produits aquatiques utilisés dans la consommation humaine dans le monde en 2022.

L'aquaculture permet de réduire la pression sur les stocks de poissons sauvages dont beaucoup sont menacés par la surpêche. Son essor est ainsi une bonne nouvelle d'un point de vue écologique, surtout en sachant que seuls 62,3 % des stocks marins sont aujourd'hui considérés comme étant exploités de manière durable (2021), un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes.

Malgré tout, le rapport de la FAO souligne une autre bonne nouvelle : la gestion des prises halieutiques se fait d'une manière plus responsable avec 76,9 % des pêches effectuées sur des stocks durables de poissons. Cela signifie que la surpêche est en recul, de quoi être optimiste pour l'avenir.

Par Andriatiana Rakotomanga