6 gestes simples pour préserver nos mers et océans

L'océan occupe une place tellement centrale pour l'humanité que le préserver devrait être l'affaire de tous. Pour s'y mettre d'ailleurs, nul besoin d'avoir les moyens d'un État, ni même d'être océanographe, il suffit d'adopter les bons réflexes et chacun peut facilement faire la différence.
6 gestes simples pour préserver nos mers et océans

Nos océans sont en danger, c'est un fait. Bien souvent toutefois, on a tendance à prendre une attitude attentiste vis-à-vis de cette réalité. On croit que les décideurs politiques accélèreront leurs mesures, que les entreprises vont enfin mettre l'écologie avant le profit, ou encore que les activistes gagneront contre des conglomérats 10 fois plus grands qu'eux. Et si au lieu d'attendre les autres, nous, citoyens du monde, décidions de prendre les choses en main ? Rien de compliqué, avec ces actions simples, mais qui, mises bout à bout, peuvent grandement soulager nos océans !

1. Dire halte au plastique

Le plastique est l'une des plus grandes sources de pollution des mers et des océans. Difficile de mettre un chiffre précis sur le phénomène, mais on s'accorde à dire qu'entre 4,8 et 30 millions de tonnes de déchets plastiques y finissent chaque année.

Ces déchets prennent plusieurs formes, depuis les microplastiques (qui sont au moins 24,4 milliards de milliards à flotter actuellement dans l'eau, surtout dans la Méditerranée où le plastique est roi) au moins connu plasticroûte. Les conséquences sont évidemment désastreuses, entre les cachalots qui meurent après en avoir ingurgité des kilos et les plages recouvertes d'ordures plastiques au point d'être méconnaissables.

La grande majorité du plastique que l'on voit en mer et sur le littoral provient des emballages (sachets, bouteilles, etc) dont, selon National Geographic, 40 % sont jetés immédiatement après utilisation. Alors, pensez-y pour vos prochains pique-niques sur la plage : haro sur le plastique et vive les contenants réutilisables !

2. Opter pour le poisson écologique

Il est devenu tellement courant de voir une large variété de poissons à longueur d'année sur les étals aujourd'hui que nous avons oublié qu'ils ont, eux aussi, leur saisonnalité. Oui, comme les fruits et les légumes. C'est assez simple : pour qu'une espèce de poissons puisse survivre, il faut que ses spécimens se reproduisent. Cette reproduction se fait à des saisons précises dans l'année selon le cycle de vie de chaque espèce, ce qui signifie que si nous les consommons – et donc pêchons – durant ces périodes, l'espèce finira tout simplement par disparaître.

Pour inverser la tendance de cette surpêche inutile, il nous appartient, à nous consommateurs, d'envoyer un signal fort aux industriels en refusant d'acheter les poissons hors saison. Une simple vigilance qui suffit à préserver les écosystèmes marins ainsi que les stocks de poissons.

Pour aller plus loin, consommer du poisson écologique, c'est aussi privilégier le poisson issu d'une pêche ou d'un élevage durable. Dans le premier cas, l'espèce ne devra pas être victime d'une surpêche ; dans le second, il devra avoir été pêché sans aucune mauvaise gestion des ressources marines. Pour vous aider, repérez les labels "MSC" (Marine Stewardship Council), "Artysanal", ou encore "Pêche Durable" pour les poissons pêchés, ainsi que les labels bios pour le poisson d'élevage (Eurofeuille, AB, etc.). Enfin, certains labels, comme "Naturland" ou "Friend of the sea", valent pour les deux.

poisson assiette

3. Se divertir sur l'eau sans moteur

La plage est un formidable espace de jeu et d'expression. On s'y amuse, on y chahute et on sort le matériel pour aller sur l'eau. Sauf qu'entre surf et jetski, pédalo et bateau pneumatique, il y a une subtilité qui fait la différence : la pollution.

Déjà, il y a les fuites d'hydrocarbure, car que le moteur soit à essence ou à gazole, il y aura toujours quelques gouttes qui finiront dans la mer. De même pour l'huile moteur utilisée, ainsi que pour les produits plus ou moins issus de l'industrie du pétrole dont on se sert toujours sur les bateaux.

De plus, il y a la pollution sonore, peut-être la pire de toutes, car permanente. Elle désoriente les animaux marins et les fait fuir. Il n'y a qu'à voir la faune reprendre ses droits pendant les confinements pour se rendre compte de ce que serait le littoral sans aucune activité humaine.

4. Réduire sa production de microplastiques

Saviez-vous que nos maillots de bain polluent également les océans ? Il n'y a pas qu'eux évidemment, il y a aussi nos pull-overs ou encore nos joggings, bref, tout ce qui contient de la matière synthétique. Cela se passe lors de leur lavage en machine : les fibres synthétiques se délitent à cause de la friction dans le tambour et se transforment en microplastiques.

Le hic est que ce type de plastique est trop petit pour être retenu par les stations d'épuration et va donc finir dans nos rivières puis dans la mer. Pour éviter cela, on peut soit limiter le port de matière synthétique, soit investir dans des petits sacs hermétiques qui vont limiter la fuite de microplastiques. Il est également possible d'équiper sa machine à laver de filtres spéciaux qui vont les capturer.

Pour compléter la démarche, on peut aussi faire attention à ne pas acheter de cosmétiques contenant de micro-billes de plastique. On les trouve généralement dans du dentifrice "blancheur" ou des produits dits "exfoliants". À noter que la vente de produits cosmétiques renfermant de telles micro-billes est interdite en France depuis 2018.

creme solaire

5. Mieux choisir sa crème solaire

Impossible d'envisager d'aller à la mer sans crème solaire et pourtant, cachés dans les principes actifs mêmes de ce produit, se trouvent de dangereux polluants. En effet, les filtres ultraviolets généralement utilisés dans la composition des crèmes solaires sont nocifs soit pour les coraux, soit pour le phytoplancton qui est à la base de la chaîne alimentaire marine.

Pour choisir une bonne lotion solaire, que ce soit pour nous ou pour l'océan, le mieux est de se tourner vers les crèmes bio. Elles sont un poil plus contraignantes à utiliser, mais l'environnement vous dira merci !

6. Participer aux nettoyages des plages

Ne pas polluer la plage avec ses emballages, ses débris alimentaires et ses mégots, c'est bien. La nettoyer, c'est encore mieux ! Ultime étape pour qui souhaite réellement faire la différence dans la préservation de l'océan, le nettoyage individuel ou collectif des plages est un passage obligé. Ce type d'initiative ne va pas directement sauver les océans, car au vu de la quantité de déchets qui s'échouent sur le littoral, c'est un combat perdu d'avance. En revanche, il y participe pleinement en attirant l'attention et en ouvrant la porte à la pédagogie.

On profite alors du nettoyage pour faire un travail de sensibilisation auprès de tous les usagers de la plage, chose qui touche bien plus efficacement le public que n'importe quelle campagne.

Par Andriatiana RakotomangaPublié le 01/03/2023