Des billes de verre pour enrayer la fonte de l'Arctique
Pour endiguer la fonte progressive et rapide des glaces de l'Arctique, une association de scientifiques a développé de petites billes de verre destinées à redonner à cette région son pouvoir de réverbération.
Le réchauffement climatique provoque une fonte exagérée de l'Arctique quand vient l'été. En 2019, entre le 30 juillet et le 2 août, le Groenland a par exemple perdu 90 % de sa glace, fondue pour se mélanger à l'océan. Cela représente 55 milliards de tonnes de glace parties en 5 petits jours ! Si la disparition de la glace en période estivale est chose normale au Groenland, elle se fait désormais trop rapidement : 6 fois plus vite qu'il y a 40 ans !
Le souci, c'est que la glace de l'Arctique se comporte comme un réflecteur géant : elle renvoie dans l'espace une partie de la lumière solaire, de même que la chaleur qu'elle apporte. En fondant en masse, elle peine à tenir ce rôle important, ce qui entraîne un réchauffement qui lui-même va causer une fonte exagérée de la glace, et ainsi de suite.
Pour casser ce cercle vicieux, Ice911 Research, une association de scientifiques dévouée à la sauvegarde de l'Arctique, a développé une technique originale : recouvrir la glace de microbilles pour l'isoler et l'aider à mieux réfléchir les rayons du soleil. Les billes sont creuses et faites en silice, une matière non polluante et abondante dans la nature.
Après quelques petits tests locaux, Ice911 Research a apporté ses microbilles de silice en Alaska où elles ont été d'une réelle efficacité. Selon le Dr Leslie Field, ingénieure et présidente fondatrice de l'association, elles auraient augmenté de 15 à 20 % la réflectivité de la zone. Une efficacité qui, selon toujours l'ingénieure, se traduirait en Arctique par une diminution de 1,5 °C de la température au sol, par une augmentation pouvant aller jusqu'à 51 cm de l'épaisseur de la glace, et même par une diminution de 3 °C de la température de la mer.
Reste que la mise en œuvre de cette solution requiert un vrai budget : 5 milliards de dollars, soit à peu près 4,5 milliards d'euros. Un coût que l'association pense réduire en se concentrant uniquement sur les zones les plus chaudes de l'Arctique comme le détroit de Fram.