Un cimetière de 41 navires découvert dans la Mer Noire

Un cimetière de 41 navires découvert dans la Mer NoirePhoto : Rodrigo Pacheco Ruiz

La Mer Noire, autrefois connue sous le nom de Pont-Euxin, est une mer fermée, séparée de la Méditerranée par les détroits des Dardanelles et du Bosphore. Avec une superficie de plus de 400.000 km², sa taille est comparable à celle de l'Allemagne et de la Suisse réunies. Elle est bordée notamment par la Turquie, la Bulgarie et la Russie.

L'origine de sa formation est incertaine et c'est en faisant des explorations sous-marines pour recueillir des informations à ce sujet qu'une mission scientifique géologique a fait fortuitement une découverte exceptionnelle : un cimetière de bateaux.

Les restes de 41 navires ont été découverts par 1800 mètres de fond, sur 2000 km² au large des côtes bulgares. Mais si cette découverte est sensationnelle, c'est surtout par l'état de conservation exceptionnel des bateaux. L'une des particularités de la Mer Noire est l'anoxie de ses profondeurs. En effet, au-delà de 150m de profondeur, la teneur en oxygène de ses eaux est très faible, ce qui permet une bonne conservation des matières organiques comme le bois dont sont constitués ces bateaux. Des cordages et des décorations ont été découverts, et il n'est pas exclu de retrouver la cargaison des navires ainsi que des objets encore plus exceptionnels comme des documents ou des vêtements.

Le sous-marin télécommandé Surveyor Interceptor, qui a plongé dans les profondeurs pontiques, a permis aux archéologues d'en savoir un peu plus sur la découverte. Les bateaux appartenaient aux empires byzantin et ottoman, qui ont occupé cette zone entre les IXème et XIXème siècles. Les épaves n'ont pas encore été datées. Il semble néanmoins qu'il ne s'agit pas de bateaux de guerre mais de navires commerciaux qui ont été envoyés par le fond lors d'intempéries.

Une expédition archéologique est prévue en 2017. La moisson sera probablement exceptionnelle et permettra d'en apprendre plus sur les civilisations byzantine et ottomane.

Par Charles Lorrain