Masques et gants : la nouvelle pollution des mers
Le Coronavirus qui s'est répandu à travers le globe ces dernières semaines semble compter une nouvelle victime dans ses rangs : la mer Méditerranée. Non pas qu'il se propage par les eaux, mais les protections utilisées pour s'en prémunir – masques et gants en tête – commencent à se retrouver dans la mer, comme en témoigne une vidéo du fondateur de l'association Opération mer propre, Laurent Lombard, qu'il a postée sur sa page Facebook.
Déjà abandonnés sur la terre ferme, dans les rues, les campagnes, sur les plages et les parkings, les masques de protection commencent à envahir les mers et c'est un phénomène qui inquiète l'auteur de la vidéo, qui craint qu'on compte bientôt "plus de masques que de méduses" dans l'eau. Il faut dire que les images sont édifiantes, puisqu'on peut voir ces masques côtoyer dans les fonds marins les habituels déchets polluants de l'homme : canettes, sacs en plastique, mégots de cigarette…
Alors que les masques deviennent obligatoires dans de nombreuses contrées, notamment dans les transports en commun ou pour accéder à une boutique, leur multiplication doit être accompagnée d'une forme d'éducation pour éviter la catastrophe écologique. Quand on sait qu'il faut entre 300 et 400 ans à un masque chirurgical pour se décomposer, du fait de leur fabrication en polypropylène (une manière non-biodégradable), et que les microparticules qu'ils deviennent en se dégradant vont terminer dans l'estomac des poissons que nous consommons, il semble nécessaire de provoquer une prise de conscience chez l'utilisateur du masque jetable et sur les conséquences de ses gestes.
Parmi les solutions envisagées, il y a la répression, avec notamment la proposition du député des Alpes-Maritimes d'infliger des amendes pouvant atteindre les 300 euros aux personnes qui jetteraient leur protection sur la voie publique ou dans une zone naturelle. D'autres préfèrent réfléchir à des solutions alternatives à ce port de masques jetables (heureusement recyclables) qui va à l'encontre de la plupart des principes du courant No-Waste, en suggérant l'utilisation de protections faciales lavables.
Avant de trouver la meilleure solution pour se protéger efficacement, sans polluer les mers, il faut garder en tête que la place de ces gants et de ces masques usagés est dans une poubelle et nulle part ailleurs.