La montée des océans se fait plus rapidement que prévu

La montée des océans se fait plus rapidement que prévu

En épluchant 30 années de données satellitaires, la NASA est parvenue à une conclusion alarmante : la vitesse à laquelle s'élèvent les océans dépasse les projections initiales et accélère à une allure inquiétante. Un constat qui aura des répercussions majeures sur les zones côtières mondiales.

En 1992, la NASA (National Aeronautics and Space Administration), en collaboration avec le Centre national d'études spatiales (CNES), a mis sur orbite le satellite TOPEX/Poseidon. Sa mission : surveiller en permanence la hauteur de la surface des océans dans le monde entier. En utilisant les données qu'il a récoltées, mais aussi en les corrélant avec les mesures de marégraphes ainsi que de différents instruments, les scientifiques de l'agence américaine ont découvert que le niveau mondial de la mer a augmenté de 10,1 cm en moyenne depuis 1992.

Plus inquiétant encore, ils ont réussi à déterminer qu'au cours du XXe siècle, le niveau moyen des océans n'a augmenté que d'environ 1,5 mm par an. Cette élévation a ensuite été de 2,5 mm par an aux débuts des années 1990, puis a accéléré à 3,9 mm par an (toujours une moyenne) entre 2012 et 2022. C'est cependant entre 2022 et 2023 que la montée des océans a battu tous les records, bondissant à 7,6 mm. Des résultats qui dépassent de loin les prévisions émises jusqu'ici, faisant passer l'augmentation prévue du niveau des océans de 40 cm à 65 cm d'ici à 2100. Et comme il y a fort à parier que l'accélération de la montée des eaux continuera, ces 65 cm devront, eux aussi, être réévalués à la hausse.

Cette accélération est attribuée à deux facteurs principaux : l'expansion thermique des océans causée par leur réchauffement et l'apport massif d'eau provenant de la fonte des glaciers terrestres dû, cette fois-ci, au réchauffement climatique. Ce qui est vraiment préjudiciable, c'est que les chercheurs de la NASA estiment que chaque élévation de 2,5 cm du niveau des océans entraîne une perte moyenne de 2,5 mètres de front de mer. Cela augmente également l'amplitude des ondes de tempête ainsi que des marées hautes qui vont alors, mécaniquement, provoquer davantage d'inondations.

Loin de n'être qu'une menace fantoche que l'on agite ainsi de loin, la montée des eaux a des impacts visibles dès aujourd'hui, comme ces villas de luxe qui sont tombées dans la mer en Australie. Et ils le seront d'ailleurs de plus en plus à l'avenir.

Par Andriatiana Rakotomanga