En France, 126 villes sont concernées par la montée des eaux

L'État français a publié la liste des communes particulièrement menacées par la montée des eaux, qui devront adapter leur politique d'aménagement urbain en priorité.

Le 29 avril 2022, le gouvernement a publié une liste de 126 villes, en métropole et en Outre-mer, particulièrement vulnérables à la montée des eaux consécutive au réchauffement climatique et à l'érosion du littoral. Ces villes sont désormais soumises à des contraintes en matière d'urbanisme, qui permettront d'anticiper les risques pour certaines constructions et qui pourraient mener à des interdictions d'ériger de nouveaux bâtiments.

Les mairies des communes concernées devront réaliser des cartes de risque du recul de littoral à 30 ans et à 100 ans, qui décideront de la politique d'aménagement urbain future. Pour les communes présentant une forte exposition à la montée des eaux sous 30 ans, les constructions seront interdites, avec une exception pour les zones de développement de nouvelles activités économiques, l'installation de services publics ou l'agrandissement de bâtiments existants. Pour les communes avec un risque à 100 ans, il sera possible de construire, mais avec l'engagement d'une destruction obligatoire lorsque le danger deviendra réel.

Sans surprise, les 126 communes de cette liste sont réparties essentiellement sur le littoral français, avec 23 villes dans le Finistère, 14 dans les Côtes-d'Armor, 10 en Charente-Maritime, 8 en Gironde et un chiffre similaire dans la Manche. Des communes de la Loire-Atlantique, du Morbihan, du Calvados, de la Somme, de la Seine-Maritime, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, des Pyrénées-Orientales, des Bouches-du-Rhône, des Alpes-Maritimes ou des Bouches-du-Rhône sont également concernées par ce décret. En Outre-mer, avec la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, ce sont 25 villes qui pourraient être touchées.

Cette liste sera révisée et mise à jour tous les 9 ans, mais elle ne fait dès à présent pas l'unanimité. Comme le clame Élodie Martinie-Cousty de l'ONG "France Nature Environnement", « Ces 126 villes soi-disant prioritaires sont ridicules par rapport aux 864 communes menacées ». Il y aurait en effet plus de 1,5 million d'individus vivant dans des zones à risques élevés de submersion et leurs communes, non intégrées dans le décret, ne pourront pas bénéficier d'aides de l'état pour anticiper les risques. Elles n'auront pas non plus à se soumettre à des réglementations plus strictes en matière de construction, et de nouveaux bâtiments pourraient naître sur des terres menacées sans que les habitants n'en soient informés.

Face à ce problème écologique majeur, qui constitue une préoccupation pour l'avenir des villes côtières, certains pays songent déjà à installer des villes flottantes, avec une première expérimentation qui pourrait prendre forme en 2025, en Corée du Sud.

Par Mickael