Des drones utilisés pour contrôler la population de goélands

Face à la prolifération des goélands argentés et aux nuisances qu'ils engendrent dans les zones urbaines, les villes littorales sortent l'artillerie lourde : des drones qui vont stériliser les œufs des volatiles.
Les goélands sont partout dans les stations balnéaires. Ça crie, ça se bagarre et surtout ça plonge en piqué sur nos glaces ou nos sandwichs avant de se sauver avec, à tire-d'aile. Des larcins, ou carrément des agressions, qui agacent et font fuir les touristes des rues commerçantes.
Bardées de baraques à frites, de food trucks et autres kébabs, ces rues attirent les goélands à cause de l'abondance de nourriture qu'ils y trouvent, notamment, dans les poubelles, quand ce n'est pas en mettant directement les pieds dans le plat et en ôtant la nourriture de la bouche des clients attablés. Se sentant en sécurité, les oiseaux s'installent durablement et investissent progressivement les toits. Ils font alors profiter les habitants de leurs cris stridents, de leurs fientes corrosives en plus de leur comportement parfois hostile. C'est ainsi à une véritable invasion que doivent faire face les municipalités, une occupation indésirable qu'elles combattent tant bien que mal en stérilisant les œufs des volatiles.
Jusqu'ici, pour atteindre les nids haut perchés, il fallait faire appel à des cordistes. Les opérations prenaient du temps, même pour un seul nid, le tout pour un résultat mitigé. Par ailleurs, on utilisait du formol pour stériliser les œufs, ce qui n'était vraiment pas idéal pour l'environnement. Aujourd'hui, on observe l'émergence d'une nouvelle tendance qui consiste à employer des drones pour des interventions plus rapides et efficaces.
Une opération nécessite deux drones : le premier pour repérer le nid et le second pour enduire les œufs d'un produit stérilisant qui n'est autre que de la simple huile de colza ! Plus écologique, cette huile agit en hermétisant les œufs, empêchant ainsi tout échange gazeux. Pour une efficacité optimale toutefois, la stérilisation par drone nécessite un second passage un peu plus tard afin de s'assurer de la non-viabilité de l'œuf.
Cette méthode a déjà séduit plusieurs villes littorales comme la commune de Mers-les-Bains, dans la Somme, ou encore Porto et Póvoa de Varzim, au Portugal. En Croatie, l'approche est différente (des drones déposent de faux œufs dans les nids afin que les goélands se reproduisent moins), mais la finalité reste la même.
À noter que, en France, seuls les goélands argentés, plus agressifs et téméraires que leurs pairs, sont concernés par les campagnes de stérilisation. Les goélands marins et bruns, eux, sont des espèces protégées.