Corée : un maire salit sa plage pour pouvoir la nettoyer

Corée : un maire salit sa plage pour pouvoir la nettoyerPhoto : H. Hach

Comment faire pour nettoyer une plage si elle est déjà propre à la base ? Un maire sud-coréen a trouvé la solution : on la salit volontairement !

Lee Dong-Jin est le maire du district de Jindo, un district sud-coréen situé dans la province de Jeolla du Sud. La zone compte un archipel de 230 îles, de nombreuses cités balnéaires et de très belles plages. Et comme le district compte beaucoup sur la manne touristique, les bords de mer fréquentés par les estivants sont très bien entretenus. Un bon point en temps normal, mais plutôt embêtant pour la World Cleanup Day.

La World Cleanup Day est un évènement international qui invite tout un chacun à se retrousser les manches et à lutter contre les déchets. Autoproclamée "plus grande mobilisation citoyenne de toute l'histoire de l'humanité", sa première édition en 2018 aurait réuni 13 millions de participants de par le monde.

Le principe est simple : durant toute une journée, les volontaires se réunissent pour ramasser ensemble le maximum de détritus possible. Évidemment, ils se donnent aussi rendez-vous sur les plages où les déchets ne manquent pas de s'amonceler. Et c'est là que monsieur le maire a eu sa fausse bonne idée.

Pour l'édition 2019 du World Cleanup Day (qui a eu lieu le 21 septembre), Lee Dong-Jin a voulu aider les écologistes de son district. Il a donc ordonné à ses agents municipaux, la veille de l'évènement, de collecter des détritus et de les disséminer sur une plage propre. Et c'est ainsi qu'une tonne de déchets a été acheminée par camion et éparpillée sur une plage immaculée pour que les 600 participants locaux aient de quoi faire le jour J.

Devant le tollé que la manœuvre n'a pas manqué de provoquer, le bureau du maire n'a eu d'autres choix que de s'excuser publiquement, arguant qu'il n'y avait aucune malice dans leurs actions. Selon eux, ils voulaient seulement "alerter sur le sérieux de la pollution des côtes"...

Au maire ensuite d'assurer que la totalité des détritus a bien été récupérée par les volontaires. Aucun déchet n'a donc fini dans l'océan, promis.

Par Andriatiana Rakotomanga