2000 personnes se mobilisent pour les tortues de Hong-Kong

2000 personnes se mobilisent pour les tortues de Hong-KongPhoto : nst.com.my

Le dimanche 27 mai 2018, ils étaient plus de 2 000 volontaires à braver la chaleur sur la plage de Sham Wan, sur l'île de Lamma, pour la nettoyer. L'objectif ? Débarrasser ce front de mer de tout son plastique afin de permettre aux tortues de réinvestir sereinement les lieux pour la ponte.

L'île de Lamma est la troisième plus grande île de Hong Kong et Sham Wan se trouve à son extrémité sud. Cette plage est l'un des rares lieux de ponte de la tortue verte, la seule espèce de tortue de mer de la région. Elle est si fréquentée qu'elle a acquis au fil du temps le surnom de "crique aux tortues". Enfin, elle était si fréquentée serait-il plus juste de dire, car à en croire les écologistes locaux, aucun nid de tortues n'y a été remarqué depuis des années à cause des innombrables détritus plastiques qui y jonchent le sable.

Pour commencer, les tortues sont tout simplement incapables de rejoindre l'intérieur des plages pour pondre à cause des filets qui les retiennent ou de morceaux de plastique plus solides qui les blessent ou les empalent. Et puis combien même elles pourraient atteindre un point de ponte, elles auraient fort à faire pour écarter les immondices cachant le sable avant de le creuser et pondre. Un gaspillage d'énergie qui pourrait leur être fatal.

Mais il y a pire : les tortues se nourrissent de méduses et qu'est-ce qui ressemble le plus à une méduse qu'un sachet plastique flottant entre deux eaux ? Ne pouvant plus le recracher, la tortue meurt d'inanition ou asphyxiée. Depuis le début de l'année 2018, 7 tortues ont ainsi été retrouvées mortes sur les rives de Hong Kong, un décompte encore loin de la réalité puisque les autres victimes ont très bien pu couler en mer.

Les 2 000 bénévoles ont ainsi ratissé la plage, n'épargnant pas leurs efforts malgré le mercure qui caracolait à 48°C ce jour-là. C'est donc en pensant à boire et à se tremper dans l'eau toutes les 15 minutes que certains tamisaient le sable pour en retirer le moindre bout de plastique, tandis que d'autres ramassaient les gros morceaux, dont une énorme batterie de voiture (!). Sur tous les plans, l'événement a été un succès, surtout comparé à l'édition 2017 qui n'avait réuni "que" quelques centaines de participants.

Par Andriatiana Rakotomanga