La Réunion favorise la ponte des tortues marines
L'île de la Réunion est un lieu apprécié par les tortues de mer. Enfin, apprécié pour nager et chasser, mais pas pour y pondre. Si de nombreux individus ont été observés à proximité des côtes réunionnaises, très peu de femelles accostent sur ses plages pour y pondre.
Les tortues marines font l'objet de nombreuses attentions depuis des années dans ce département français de l'Océan Indien. En 2006, sous l'impulsion de l'Ifremer et du Ministère de l'Environnement, un observatoire des tortues marines, dénommé Kélonia, s'est ouvert sur le site d'un ancien four à chaux près de la ville de Saint-Leu. Kélonia étudie toutes les facettes de la vie de ces reptiles, soigne les animaux blessés et fait de la pédagogie grâce à son musée et à son aquarium.
La plage de Kélonia a été végétalisée en choisissant avec soin les végétaux, comme le manioc marron ou les lianes cochon. Cette expérience menée à Kélonia et ailleurs s'est conclue positivement puisque davantage de tortues les ont choisies comme lieux de ponte. L'expérience doit donc être étendu à davantage de plages et ça tombe bien : la construction de la Nouvelle Route Littorale (NRL) fait l'objet de mesures compensatoires. En l'occurrence, une zone d'alimentation des tortues marines sera perturbée par la présence du viaduc. En compensation, 5 hectares de littoral répartis sur cinq plages entre l'Etang-Salé et Boucan seront végétalisés, et notamment celle où l'on a observé une tortue venir pondre à plusieurs reprises.
La fréquence de ponte des tortues marines dépend des espèces et de l'âge des individus, mais elle est de l'ordre de trois ans. Cependant, on estime que seule une tortue sur 1000 pondra à son tour, en raison de la très grande prédation, surtout pour les tortues venant de sortir de leur œuf.
Par conséquent, il faudra avoir un certain recul pour percevoir l'effet concret de ces mesures, d'autant plus que les tortues marines sont des espèces migratrices et que leur dénombrement n'est donc pas chose aisée.