230 000 tonnes de plastique jetées chaque année en Méditerranée

230 000 tonnes de plastique jetées chaque année en MéditerranéePhoto : Etienne

Au tour de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) de tirer la sonnette d'alarme sur l'état de la pollution plastique en Méditerranée. Selon elle, ce sont un peu moins de 230.000 tonnes de plastique qui finissent dans cette mer chaque année.

L'UICN est une ONG internationale de premier plan créée en 1948 et travaillant à la conservation de la biodiversité de la planète. Ses deux travaux les plus connus sont très certainement la liste verte répertoriant les meilleures aires protégées de la planète et sa fameuse liste rouge, une classification de l'état de conservation global des espèces animales et végétales mondiales. Après s'être penchée sur la pollution en Méditerranée, la voici donc qui alerte sur la quantité effarante de déchets plastiques quotidiennement rejetée dans la Grande Bleue : l'équivalent de 500 conteneurs pleins par jour, soit environ 229.000 tonnes de plastique déversées chaque année dans la mer.

Dans le rapport qui en a résulté et qui a été publié en octobre 2020, l'organisation pointe du doigt la gestion catastrophique des déchets par les pays limitrophes les plus pollueurs de la région, avec notamment la Turquie en troisième place (24.000 tonnes de déchets plastiques rejetés par an dans la Méditerranée), l'Italie à la seconde (34.000 tonnes par an) et l’Égypte en première place (74.000 tonnes par an). Dans son ensemble, toujours selon l'UICN, cette mauvaise gestion systémique est à elle seule responsable de 94% de la pollution plastique envahissant aujourd'hui la Grande Bleue.

Malheureusement, l'ONG n'est pas très optimiste face à la situation. Si rien n'est fait, ou plutôt "sans intervention significative" pour paraphraser le rapport, elle estime que les 229.000 tonnes par an grimperont à 500.000 d'ici 20 ans. L'ONG appelle donc les 22 pays de la Méditerranée à prendre des mesures fortes et urgentes pour la sauver, des mesures qui, pour être efficaces, devront être plus strictes que celles déjà entreprises actuellement. En attendant, la Grande Bleue, qui est une mer fermée, continue à accumuler le plastique qu'on y jette et se transforme jour après jour en une soupe de plastique.

Par Andriatiana Rakotomanga