Une épave apparaît mystérieusement au large de Terre-Neuve
Sorti de nulle part, un navire retourné a surgi à quelques mètres d'une plage de Terre-Neuve. Une épave mystérieuse qui soulève plein d'interrogations.
Le bateau fantôme, tout de bois fait, a été découvert le 20 janvier 2024, flottant près du littoral du parc provincial JT Cheeseman, dans le district canadien de Cap Ray, au sud-ouest de l'île de Terre-Neuve. Inutile de dire que l'apparition a mis en émoi toute la petite communauté de l'île, notamment la Shipwreck Preservation Society of Newfoundland & Labrador (Société de préservation des épaves de Terre-Neuve-et-Labrador). Celle-ci a dépêché une équipe afin de récolter les premiers indices pouvant mener à identifier l'épave, le début d'une enquête de longue haleine.
Heureusement, le navire de 30 mètres de long est particulièrement bien conservé. Flottant dans une eau à peine supérieure à 0°C, les experts ont ainsi pu collecter des échantillons de bois encore denses, mais aussi des morceaux de cuivre et de fer. Le tout a ensuite été analysé en laboratoire. C'est ainsi qu'on sait aujourd'hui que le bateau est en grande partie fait de chêne. Vu les chevilles en bois ainsi que les piquets en cuivre utilisés pour le fabriquer, les spécialistes pensent également qu'il date des années 1800.
C'était très certainement un voilier et, vu sa taille, il est soit de construction britannique, soit d'assemblage français avec tout de même une préférence pour la première hypothèse. En effet, au 19e siècle, la majorité des navires qui sillonnaient au large de Terre-Neuve, dans le golfe du Saint-Laurent, venait du Royaume-Uni. D'autres analyses, notamment celle du revêtement métallique de la partie extérieure de la quille de l'épave, devraient lever encore un peu plus le voile du mystère qui l'entoure.
La mystérieuse épave a bouleversé la paisible vie des habitants de l'île, qui la considèrent désormais comme faisant partie de leur patrimoine. Ils désirent ainsi ardemment la sauvegarder et il fût même envisagé un temps de la hisser sur la berge à l'aide d'une grue. De l'avis des experts néanmoins, ç'aurait été courir le risque de détruire la relique en l'arrachant à l'élément qui l'avait si bien conservé pendant deux siècles, et ce, en supposant qu'elle survive aux contraintes mécaniques liées au tractage.
L'épave a tout de même été amarrée à la plage pour éviter qu'elle ne reparte au large, mais dans l'absolu, les trois filins qui la retiennent ne seront jamais assez solides pour résister aux tempêtes qui sévissent dans la région. Documenter la découverte devient ainsi urgent, avant que la Nature ne la réclame de nouveau.