Une plage iranienne se teinte en rouge sous une pluie torrentielle

Une tempête faisant s'abattre une pluie torrentielle sur l'île iranienne d'Ormuz a donné lieu à une vision à faire se dresser les cheveux sur la tête : des torrents de sang cramoisi coulant sur une plage avant de se déverser dans la mer. Évidemment, la réalité est loin d'être aussi macabre et le phénomène a même une explication très scientifique.
L'île d'Ormuz est une destination prisée en Iran où elle est plus connue sous le nom d'Hormoz. Elle se trouve à environ 8 km du littoral iranien, dans le golfe Persique, et accueille une curiosité géologique que les Iraniens ont baptisé "gelack" : un sol rouge provenant d'une montagne très riche en hématite.
L'hématite est un oxyde ferrique, l'un des principaux oxydes du fer, aux multiples emplois. On en trouve l'usage surtout dans la sidérurgie pour produire, entre autres, de l'acier ou de la fonte. Elle trouve également son utilité en cosmétique, dans la production de céramique, et, localement, elle a même été adoptée par les habitants de l'île qui l'emploient comme épice dans plusieurs de leurs plats. Cela a donné, par exemple, le soorakh, une sauce faite à base de gelack et que l'on mélange volontiers à du tomshi (une sorte de crêpe) ou à du curry.
Là où ça devient intéressant, c'est quand le temps se gâte et que la pluie arrive. Vous l'avez deviné, toute cette terre si riche en oxyde ferrique est lavée des pentes de la montagne par l'eau de ruissellement avant d'être amenée sur les plages en aval. La tempête de février 2025 a ainsi été assez forte pour éroder un grand volume de la terre rouge sombre accumulée autour de la montagne. Cela a donné lieu à des scènes spectaculaires où des torrents cramoisis se précipitaient sur la plage avant de se jeter dans la mer. Même cette dernière n'a pas été épargnée, se colorant également d'un rouge de mauvais augure.
Ce phénomène n'est pas le seul à faire la renommée de l'île d'Ormuz. Pas moins de 70 minéraux y ont été découverts, offrant aux 42 km² de l'île des nuances d'ocre irréelles. Les particules de ces différents minéraux se retrouvent aussi régulièrement sur le sable et il n'est pas rare, lors d'une longue balade le long du littoral, de passer d'une plage rouge à une plage iridescente, surtout au coucher du soleil. Le phénomène trouve cette fois-ci son explication dans les particules métalliques qui parsèment le sable et qui accrochent la lumière sous un angle particulier. Quand cela arrive, c'est comme si la plage s'était transformée en une galaxie piquetée de petites étoiles.