La musique classique au secours du plancton

La musique classique au secours du plancton

Le plancton est un ensemble d'organismes vivants dans l'eau, que ce soit des végétaux (phytoplancton) ou des animaux (zooplancton). Il désigne tous les êtres vivants qui y vivent en suspension, condamnés à flotter au fil des courants, car incapables de s'y diriger par leurs propres moyens. C'est une flore vitale à l'humanité que l'on se doit de préserver. C'est là qu'ont voulu intervenir Antonio Santana et Pierre Mollo.

Le premier est un pianiste-compositeur virtuose, le second est un biologiste militant. Ils se sont rencontrés en 2014 à Paris lors d'un requiem composé par Santana et qui a plus que touché le scientifique. Ce dernier a à son tour contaminé le pianiste avec ses convictions et ses principes de farouche défenseur du phytoplancton. Sous l'influence l'un de l'autre, ils en sont rapidement venus à l'idée d'utiliser la musique pour toucher et alerter l'opinion sur la nécessité de préserver le plancton. De leurs deux passions est donc née une Symphonie de la Mer.

Le brésilien Antonio Santana, inspiré, a écrit son œuvre en une heure à peine. Une symphonie décrivant l'océan, depuis sa surface jusqu'à ses profondeurs, et devant être jouée par tout un orchestre sur fond d'images empruntées à l'Océanopolis de Brest, avec un final chanté par un chœur d'enfants. Tout un programme.

Pour financer leur projet, les deux passionnés ont lancé une campagne de financement participative sur internet où ils ont pu récolter 11 182 euros sur les 8 000 demandés au départ. Leur œuvre, magique, a finalement été présentée à Port Louis, dans le Morbihan, lors de la célébration des "400 ans de la ville" le 22 juillet 2018.

A quoi sert une telle mobilisation ? Rappelons que le phytoplancton est à la base de la chaîne alimentaire aquatique et constitue la nourriture de nombreuses espèces, allant du macro-plancton (plancton animal pluricellulaire) jusqu'aux baleines, en passant par les huîtres. Le plancton fixe également 50% du gaz carbonique rejeté dans l'atmosphère, il participe au fait que le tiers du carbone anthropique (rejeté par les activités humaines) depuis l'ère industrielle est absorbé par les océans. Enfin, il produit plus de 60% de l'oxygène sur Terre grâce à sa photosynthèse. Voilà de quoi avoir envie d'en prendre soin.

Par Andriatiana Rakotomanga