Méditerranée : les plages de galets en grand danger

Méditerranée : les plages de galets en grand danger

Suite à l'urbanisation et à l'extrême fréquentation des plages, le littoral Méditerranéen est en grand danger. En effet, l'UICN (l'Union internationale pour la conservation de la nature) a publié une étude le 20 septembre 2022 qui démontre l'urgence de mettre en place des solutions pour protéger cet environnement très fragilisé.

L'Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) ont également participé à cette étude aux tragiques conclusions. De nombreux experts et scientifiques considèrent que parmi les six écosystèmes formant le rivage rocheux de la Méditerranée, « quatre sont menacés ou quasi menacés ». Il est temps d'instaurer des plans d'action pour sauvegarder cet unique patrimoine écologique. Les plantes invasives, la surfréquentation et l'urbanisme sont les causes de ce désastre écologique.

Une faune sauvage et une flore unique logent dans ces abords côtiers. Ce littoral exceptionnel représente un lieu de passage privilégié pour les migrations d'oiseaux marins. Certaines espèces sont protégées, car elles sont menacées à l'échelle du pays. Ces rivages, principalement situés en Corse et dans la région PACA, sont des zones privilégiées d'hivernage et de reproduction à protéger de toute urgence.

L'artificialisation du littoral, le long de la côte corse et du lido de Pierre-Blanche, a grandement fragilisé l'écosystème des « cordons et plages de galets à végétation vivace ». Suivant les catégories instaurées par l'UICN, cette zone est en danger. Les gravelots à collier interrompu, petit limicole côtier de la famille des Charadriidae, font leurs nids sur les galets. La circulation incessante des touristes met évidemment en péril leur nidification. Cette étude rapporte également que l'entassement des galets supprime des micro-habitats et a un impact négatif sur l'énergie des vagues.

De nombreuses zones, telles que certains rivages et plages de galets de la Corse ou d'Argelès-sur-Mer entre autres, sont classées "vulnérables". En effet, la roquette de mer et l'euphorbe péplis, ainsi que le grillon maritime (mets fortement apprécié des oiseaux limicoles) y trouvent refuge. A contrario, les falaises et les garrigues basses sont considérées comme étant "quasi menacées". Quant aux maquis et aux fourrés, ces derniers sont seulement en "préoccupation mineure".

Une étude sur les littoraux sablonneux de 2020 avait déjà jugé les dunes blanches comme étant "en danger". Le bassin méditerranéen offre une biodiversité aussi riche que fragile, mais aussi en grand danger. Il est capital de le protéger.

Par Corinne Petitfils