Un récif corallien géant découvert au large de Tahiti

Un récif corallien géant découvert au large de Tahiti

Dans un lieu tenu secret du Pacifique Sud, une chercheuse de l’antenne polynésienne du Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement (CRIOBE) a découvert un immense récif composé de coraux géants. Une découverte qui met du baume au cœur des écologistes, d’autant plus que le corail semble être en bonne santé.

Laetitia, docteur en océanographie biologique, a beau être une chercheuse spécialiste du corail, c’est pourtant au cours d’une banale sortie sous-marine à Tahiti qu’elle a repéré le récif géant. Sous elle s’étalait alors des structures en forme de rose, l’une des plus rares configurations que peut prendre le corail. Il n’en fallait pas plus pour titiller la curiosité de la scientifique qui revint rapidement sur les lieux avec une équipe pour étudier le site.

Posé sur le plancher océanique à une profondeur oscillant entre 35 et 70 mètres, il s’est révélé que le nouveau récif tahitien avait des dimensions exceptionnelles : 3 km de long pour un maximum de 65 mètres de large par endroits. Certains coraux le composant sont, eux, larges de 2 mètres, une taille imposante qui suppose que la colonie devrait avoir près de 20 ans. Mais ce qui a le plus intrigué Laetitia, c’est l'absence de dégradation sur toute l’étendue du récif, comme si les coraux avaient réussi jusqu’ici à éviter les fléaux qui déciment, ailleurs, leurs congénères. Les chercheurs n’ont ainsi décelé aucun signe de stress, ni de blanchiment, ni même de pollution.

Il est aujourd’hui communément admis que les coraux abritent à eux seuls 25 % de la vie marine, alors même qu’ils ne sont présents que sur 0,1 % des fonds marins. Ils occupent ainsi une place importante dans l’équilibre des écosystèmes et exercent plusieurs rôles essentiels à la survie de nombreuses espèces dans l’océan. La découverte d’un récif de grande taille à Tahiti est donc une excellente nouvelle pour la biodiversité dans les océans. Les chercheurs espèrent également qu’une étude approfondie de sa résilience permettra un jour de cultiver un "super corail" capable de survivre dans des conditions difficiles, voire fatales à de simples coraux.

Par Andriatiana Rakotomanga