Un chercheur passe 100 jours d'affilée sous l'eau et établit un record
Un chercheur américain est devenu le premier être humain à avoir habité 100 jours non-stop sous l'eau dans un logement fixe. Un exploit qu'il a réalisé du 1er mars au 9 juin 2023 dans le cadre du "Project Neptune 100", une étude sur les effets de la vie en profondeur sur le corps humain.
Pour le Dr Joseph Dituri, enseignant à l'université de la Floride du Sud et habitué aux expériences loufoques, l'idée était simple : passer 100 jours d'affilée à 6,50 mètres de profondeur et voir comment son corps allait réagir. Dit comme ça, ça à l'air simple, mais il faut savoir que le "Jules' Undersea Lodge", l'établissement atypique où le chercheur de 55 ans a choisi de passer son épreuve, ne propose pas de chambres sous-marines pressurisées à même valeur qu'en surface. En effet, construites dans les années 1970, ses capsules habitables n'ont pas de sas d'accès, mais utilisent une moonpool, autrement dit, une ouverture à même la coque permettant d'entrer et de sortir.
Le souci est que pour éviter que la capsule sous-marine ne soit inondée, il faut que son intérieur soit au moins à la même pression que l'eau en profondeur. En résumé, durant les 100 jours d'affilée qu'a passé le chercheur, ce dernier a connu une pression très élevée, précisément 70 % supérieure à celle de la surface !
Avant de s'installer dans sa capsule de 9 m², le Dr Dituri a dû se soumettre à toute une batterie de tests psychologiques et médicaux. Pendant son séjour sous l'eau ensuite, une équipe de médecins a continué à surveiller sa santé par le biais de contrôles réguliers. Dans le même temps, bien qu'il soit resté confiné 100 jours, Joseph Dituri n'en était pas pour autant isolé. Il a ainsi pu recevoir sa famille, des scientifiques, ainsi qu'une trentaine d'étudiants dans le cadre de plusieurs projets de vulgarisation scientifique. En outre, en plus d'être équipé comme un appartement (douche, cuisine, bibliothèque, etc.), son logement sous-marin disposait d'une télévision et même du wifi.
Les données recueillies durant le "Project Neptune 100" nécessitent plusieurs mois d'analyse avant de pouvoir être rendues publiques, mais le chercheur a tout de même tenu à révéler quelques conséquences intrigantes de sa vie au fond des mers. Son équipe a ainsi noté une baisse de son taux de cholestérol, un sommeil plus réparateur, ainsi qu'une diminution encore inexpliquée de sa taille (il a perdu 1,3 cm !).
Et bien que tel n'était pas le but premier de son projet un peu fou, celui-ci lui a aussi permis de battre le record Guinness du temps le plus long passé à vivre dans un habitat fixe sous-marin !