Une nageuse parcours 2,5 km dans les eaux glacées de l'océan Austral

Difficile d'imaginer une zone plus inhospitalière que l'Antarctique. Ce continent est le plus froid du globe et bien évidemment, l'océan qui l'entoure n'est pas en reste. C'est pourtant précisément dans ses flots glacés qu'une Chilienne a décidé de nager pour la bonne cause.

Barbara Hernandez a commencé à nager à l'âge de 7 ans. En grandissant, elle a fini par se spécialiser dans la nage en eau libre, puis dans celle en eau glacée. Aujourd'hui professionnelle, la Chilienne est détentrice de plusieurs records et hauts faits sportifs, comme la traversée du canal de Gibraltar (15,1 km) qu'elle a effectuée en trois petites heures et cinq minutes, ou encore la traversée de la Manche, cette fois-ci achevée en 12 heures.

Pour son dernier défi en date, Barbara s'est attaquée à l'océan Austral, s'élançant depuis un simple zodiac en pleine mer pour effectuer 1,55 mile (2,5 km) dans une eau à 2,2°C. La nageuse, qui décidément n'a pas froid aux yeux, s'est même jetée dans les eaux glaciales sans protection particulière, simplement vêtue d'un maillot de bain qui lui arrivait jusqu'en haut des cuisses et équipée d'un bonnet, de bouchons d'oreilles ainsi que de lunettes de natation.

La Chilienne a atteint la ligne d'arrivée en 45 minutes et 30 secondes, un exploit qui a tout de même mis à mal la championne de nage en eau glacée. À de telle température en effet, l'hypothermie s'installe vite, le sang arrête petit à petit d'irriguer les membres et la perte de connaissance guette. Dans une eau à 3°C par exemple, la mort survient en moyenne en 45 minutes. La nageuse a ainsi dû capitaliser sur toute son expérience et se concentrer au maximum pour aller au bout de ce défi qu'elle a elle-même qualifié d'"extrêmement difficile".

Cette victoire contre le froid est un double succès pour Barbara Hernandez. Avec Antartica 2020, un groupe luttant pour la sauvegarde de l'Antarctique dont elle est membre, la nageuse de l'extrême veut en premier lieu attirer l'attention sur la fragilité de l'océan Austral et du monde encore inconnu qu'il cache. Un objectif servi par le buzz et engendré par son tour de force, ainsi que par le record Guinness qui en a découlé : celui de la distance la plus longue parcourue à la nage par une femme dans une eau polaire !