Surpêche : la Méditerranée à court de poissons ?

La commission européenne tire la sonnette d'alarme : le stock de poissons dans la Méditerranée fond à vue d'œil. Largement surexploitées, plusieurs espèces méditerranéennes sont directement menacées comme le merlu ou encore le rouget.
Présentée à Bruxelles le 26 juillet dernier lors de l'évaluation des stocks de poisson dans l'Union Européenne, cette appréciation de l'état des ressources halieutiques méditerranéennes est considérée comme inquiétante par Maria Damanaki, commissaire à la Pêche.

Mis en cause dans le rapport, les États de la zone méditerranée brillent par leur incapacité à faire respecter les quotas de pêche européens mis en place justement pour laisser le temps aux stocks de se renouveler : surpêche, non respect des tailles minimales de pêche, les fautes s'accumulent et les poissons ne se reproduisent plus assez vite.

A cela s'ajoutent la pollution urbaine (eaux usées, plastique, etc.), la pollution industrielle (produits chimiques, déchets rejetés non traités, etc.) et la pollution agricole (eaux de ruissellement riches en azote se déversant dans la mer) qui mettent en danger plusieurs espèces de poissons et de crustacés.

La raréfaction touche aussi bien les poissons frayant en eau profonde qu'en pleine mer : rouget, merlu, dorade, anchois, sardine, crevettes, tous sont menacés par la surpêche. Il y a 10 ans, il a failli être trop tard pour le thon rouge qui a presque disparu de la Méditerranée. Une batterie de mesures drastiques concernant les autorisations et le contrôle des méthodes et quotas de pêche ont permis alors de lui donner une seconde chance, mais pour combien de temps ?

Par Guillaume Daveluy