Un bus de mer à hydrogène dans le port de La Rochelle

La ville de La Rochelle innove avec son bateau-bus depuis le 26 octobre. Le Galilée assure déjà depuis 2009 la liaison entre le Vieux-Port et le port de plaisance des Minimes. Ce bateau électrique se voit désormais équipé d'une pile à hydrogène.

Le système de propulsion reste inchangé : c'est toujours un moteur électrique qui met en mouvement les hélices du bateau. Mais désormais, l'électricité sera produite à partir d'hydrogène. L'intérêt : l'encombrement. Le stockage d'électricité par l'intermédiaire de l'électrolyse de l'eau requiert beaucoup moins d'espace et pèse beaucoup moins que son équivalent en batteries. En l'occurrence, la pile à combustible ne pèse que 200 kg, contre 800 kg de batteries dans sa configuration d'origine.

L'autre avantage, c'est que la recharge est beaucoup plus pratique. Les quatre réservoirs placés sous des sièges de voyageurs peuvent être remplis de leurs 7 kg d'hydrogène en dix minutes. En fonctionnement classique sur batteries, les batteries doivent être chargées toute la nuit, puis 15 minutes plusieurs fois par jour.

L'initiative n'est pas totalement nouvelle : de tels bateaux existent déjà à l'étranger en environnement fluvial. En milieu marin, c'est la première fois qu'un bateau à hydrogène est utilisé en exploitation commerciale. Des tests avaient déjà été faits à Nantes avec le Jules Vernes 2, et celui-ci entrera très bientôt à son tour en exploitation commerciale.

La transformation du Galilée est l'œuvre de la coopération entre des organismes publics (Ademe, Région Nouvelle-Aquitaine, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard) et privés (notamment Alternatives Energie, à l'origine du projet, ainsi que Michelin, le concepteur de la pile à hydrogène). L'opération, nommée Yelo 2, doit servir à valider l'utilisation de ce dispositif en milieu marin et en exploitation commerciale. Ultérieurement, et suite au retour d'expérience de l'expédition Energy Observer, la production d'hydrogène pourrait être faite directement à bord. Le Galilée serait alors un bateau vraiment propre, car à l'heure actuelle, l'électrolyse de l'eau est réalisée à terre par un dispositif électrique.

Par Charles Lorrain