Marseille : des sculptures de déchets pour sensibiliser
On sait que la mer Méditerranée est en train de se transformer en véritable décharge de plastique, en partie à cause de la négligence de visiteurs de plage qui n'hésitent pas à abandonner leur détritus en bord de mer.
À Marseille, la pollution des plages n'est pas une nouveauté et des associations s'impliquent à nettoyer les étendues de sable et à ramasser les déchets laissés par les personnes les plus indélicates. Hélas, ces efforts restent insuffisants et les plages tout juste nettoyées ne tardent pas à être souillées à nouveau.
Julien Pétri est un trentenaire habitant la cité phocéenne, qui a décidé d'opter pour une solution un peu plus radicale, afin de sensibiliser l'opinion publique et les passants à la quantité de déchets abandonnés sur les plages et les digues. Plusieurs fois par semaine, il parcourt les digues des plages du Prado pour dénicher les détritus laissés entre les rochers, il les collecte et les rassemble dans des sacs-poubelles qu'il laisse à la vue des passants. Bouteilles plastique, emballages, canettes, papier… Il trouve absolument de tout.
Cet amoncellement de sacs remplis de déchets dérange et c'est bien le but recherché. Même si on imagine bien que le nombre de déchets est important, les avoir sous le nez permet de quantifier la chose et cela ne peut que choquer. Comme l'explique le jeune homme, les réactions des promeneurs sont positives et certains se mettent même à ramasser également les saletés environnantes.
Utile, mais insuffisante à son goût, cette initiative a pris une tournure nouvelle début décembre, quand Julien Pétri s'est mis en tête de créer une sculpture de déchet en utilisant une statue d'ancre du Prado comme support. A l'aide de fil de pêche, il a ficelé les sacs-poubelles remplis de déchets pour créer une œuvre d'art qui attise la curiosité des passants. Sur celle-ci, on trouve quelques feuillets explicatifs – photos à l'appui – destinés à sensibiliser le spectateur à un problème écologique qui nous concerne tous.
S'il ne travaille pas actuellement, le jeune Marseillais promet que même lorsqu'il aura trouvé un job, il ne lâchera pas son combat pour préserver la nature, qu'il qualifie d'engagement d'une vie !