Le plastique dans l'océan désormais surveillé par satellite
Afin de mieux comprendre la migration du plastique dans l'océan, les scientifiques se tournent vers les technologies satellites. Objectif avoué : suivre à la trace les déchets rejetés en mer pour étudier de près leur circulation dans les réseaux hydrologiques.
Avec un total estimé à 150 millions de tonnes de plastique flottant actuellement dans tous les océans du monde, les déchets plastiques sont depuis longtemps une source majeure de pollution. Mais s'il n'est plus à démontrer que tout ce plastique provient de la terre ferme, il reste encore à déterminer précisément par quels chemins il y parvient et jusqu'où il peut aller. Pour répondre à ces interrogations, la CLS (Collecte Localisation Satellites) et le gouvernement indonésien se sont alliés dans un programme destiné à étudier la circulation des déchets dans le pays.
Avec ses 620.000 tonnes de plastique jeté en mer tous les ans, l'Indonésie est en effet le second plus grand pollueur plastique de la planète, battu seulement par la Chine. Conscient de la situation heureusement, son gouvernement souhaite réduire la pollution que le pays génère et pour ce faire, il veut mieux comprendre le comportement des déchets. Autant dire que l'expertise de la CLS, filiale du CNES ( Centre national d'études spatiales) et exploitante du système de localisation satellite Argos, n'est pas de trop.
L'entreprise française a ainsi fourni des balises GPS spécialement conçues pour l'environnement marin. Dotées d'une autonomie de 450 jours, elles ont été jetées dans les cours d'eau les plus pollués situés autour de Jakarta, la capitale indonésienne. Elles vont alors émettre toutes les heures afin de permettre aux scientifiques indonésiens de tracer l'itinéraire du plastique qu'elles ne vont pas manquer d'accompagner.
Entre barrières flottantes pour arrêter le plastique et points de collecte, comprendre le comportement des déchets plastiques flottants permet de décider par la suite comment récupérer le plastique de façon optimale. Ici par exemple, 90% des balises se sont échouées sur les côtes, chose qui devrait faciliter leur ramassage. L'étude a malheureusement aussi montré que du plastique de Jakarta était arrivé jusqu'à des mangroves et même à l'île de Bali, à plus de 1000 kilomètres de là.
La surveillance GPS du plastique, déjà pratiquée en Inde également, devrait se généraliser et enrichir nos connaissances encore limitées sur sa migration du continent à la mer. Un savoir précieux qui nous aidera à mieux lutter contre ce fléau.