Des ruines de la Rome antique découvertes sous l'eau près d'une plage italienne
Des ruines romaines ont été découvertes au large d'une plage de Campo di Mare, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale italienne. Ce qui prouve une fois de plus que la mer, même à deux pas de la terre ferme, n'a pas encore livré tous ses secrets !
Peut-on penser qu'au 21e siècle, un site archéologique situé à quelques mètres sous les eaux et si près d'une plage ait pu échapper à la vue de tous ? D'autant qu'il est visible depuis les airs… C'est pourtant ce qui s'est passé en mer Tyrrhénienne, à proximité de la plage de Campo di Mare, une localité italienne du Latium située non loin de Rome, la capitale. À l'instar de la partie immergée de la cité gréco-romaine d'Olbia à Hyères, des vestiges antiques se cachent sous la surface de l'eau.
Lors d'investigations archéologiques, une structure circulaire a été révélée, qui semble correspondre à une partie d'une luxueuse villa romaine datant du 1er siècle de notre ère. Dès 2021, une colonne de marbre avait été repérée sur le site, déclenchant des recherches plus approfondies. Il s'est avéré que cette colonne était reliée à l'ensemble du bâtiment. D'après les archéologues, la structure mise à jour pourrait correspondre à la salle de réception d'une prestigieuse villa, salle appelée triclinium et dans laquelle les aristocrates recevaient les invités avec faste.
Les techniques avancées de construction intéressent particulièrement les scientifiques. Ainsi, leurs observations ont permis de dégager quelques faits intéressants. Elles ont en effet permis de relever la prise en compte, par les architectes de l'époque, de la proximité de la mer lors de la construction. Cela transparaît dans la composition des épais murs faits d'une double rangée de briques associées à des galets et du mortier, selon la technique de l'opus spicatum, c'est-à-dire le montage en épi. Mais également dans la fabrication des sols, avec l'utilisation de l'opus signinum, un mortier rose fabriqué à base de tuileaux (tuiles ou briques broyées), utilisé pour les revêtements en milieu humide ou immergé.
L'opulence du propriétaire des lieux est également confirmée par la présence de fragments d'opus sectile, une technique décorative de l'époque utilisant des morceaux de marbres précieux pour effectuer des motifs (un peu comme le zellige avec la faïence). Ils témoignaient du raffinement des lieux et de la richesse du propriétaire. Enfin, ajoutons que la proximité de la prestigieuse Via Aurélienne (ou Via Aurelia), l'autoroute de l'époque si l'on peut dire, laisse aussi à penser que l'occupant de ce lieu était peut-être un membre de l'élite.
L'institut d'archéologie sous-marine de Rome, auquel nous devons cette découverte et ces précieuses explications, continue ses investigations et sera chargé de sécuriser le site, notamment en protégeant les fondations contre l'érosion. Il a également prévu de l'aménager en vue de le rendre accessible au public. Ce qui veut dire que, même s'il va falloir attendre quelque temps (peut-être quelques années), il nous sera un jour possible d'admirer le site de nos propres yeux lors d'une étonnante session de plongée sous-marine.