Une épave du 16e siècle découverte au fond de la Baltique

Une épave du 16e siècle découverte au fond de la BaltiquePhoto : Deep Sea Productions / MMT

Une équipe de chercheurs pluridisciplinaires a mis à jour une épave qui dormait depuis plusieurs siècles au fond de la mer Baltique. Une découverte rare et exceptionnelle vu l'excellent état de conservation du bateau.

Techniquement, c'est l'Administration maritime suédoise qui a été la première à découvrir l'épave. Cette dernière est en effet apparue pour la première fois sur ses sonars en 2009. Ce n'est pourtant qu'en 2019 qu'une entreprise va s'y intéresser de près : la MMT, une société suédoise spécialiste de l'exploration sous-marine. Rapidement, elle prit conscience de tout l'intérêt archéologique et historique de la découverte et décida de contacter l'université de Southampton, l'un de ses partenaires de longue date. Dans l'aventure, elles sont rejointes par l'institut de recherche d'archéologie sous-marine de l'université de Södertörn (MARIS) ainsi que par Deep Sea Productions, un spécialiste du documentaire sous-marin.

Longue de 15,8 à 18,3 mètres, l'épave n'a pas encore de nom, mais on sait déjà qu'elle est de la même époque que Léonard de Vinci ou encore Christophe Colomb. C'est son ancre qui a permis à l'équipe de situer approximativement son âge. Elle daterait ainsi, selon les chercheurs, du début de la période moderne, entre la fin du 15e et le début du 16e siècle. Cela en fait l'épave la mieux préservée jamais découverte datant de cette période.

De l'aveu même du Dr Pacheco-Ruiz, un expert en archéologie sous-marine de chez MMT, "c'est presque comme si le navire avait coulé hier". Il faut dire que les deux robots sous-marins envoyés pour l'explorer ont transmis des images impressionnantes : tous les mâts sont encore en place, comme la plupart des éléments du pont, et, de la quille au pont supérieur, la coque est totalement indemne. Un état de conservation remarquable quand on sait que le bateau a tout de même passé 500 ans sous l'eau. Pour expliquer ce bon état général, l'archéologue avance le froid, la très faible teneur en sel ainsi que le manque d'oxygène caractéristiques des eaux dans lesquelles le bateau a gît tout ce temps.

Pour avoir le fin mot sur l'âge de l'épave, il est prévu d'en prélever un morceau à fin d'analyse. Cela permettra non seulement de la dater, mais également d'en préciser les origines qui, jusqu'ici, restent un mystère.

Par Andriatiana Rakotomanga