BeachBot, le robot qui chasse les mégots sur la plage
Afin de mettre fin au fléau des mégots qui polluent plages et mers, une start-up néerlandaise a mis au point un robot qui se déplace sur le sable pour ramasser ces détritus toxiques.
Chaque année, ce sont plus de 4,5 milliards de mégots qui sont abandonnés sur les plages dans le monde, dont 25 millions juste en France. C'est l'un des objets les plus jetés sur les plages, et il peut mettre jusqu'à 12 ans pour se décomposer totalement. Face à ce fléau, la start-up néerlandaise TechTics a créé le projet BB (pour BeachBot), un prototype de robot capable de nettoyer les plages.
Ce petit véhicule à 4 roues sillonne les plages et peut identifier les mégots de cigarettes, grâce à un système de détection qui mise sur l'intelligence artificielle. Son algorithme lui permet de reconnaître les mégots à différents stades de décomposition, et il continue d'apprendre automatiquement, en "visionnant" des milliers de photos de détritus de cigarettes.
Lorsqu'il en repère un, une pince descend vers le mégot pour s'en saisir et le stocker dans la poubelle interne du robot, jusqu'à ce qu'elle soit pleine. Il s'en retourne alors à sa base pour se décharger avant de reprendre son activité. Le BeachBot est capable, pour l'instant, de récolter environ 10 mégots en 30 minutes, avec une batterie qui lui fournit une autonomie de 1 heure.
Dans un futur proche, TechTics espère accroître ce temps d'activité, en accolant à BB des robots détecteurs qui lui feraient gagner du temps et en se servant de l'énergie solaire pour l'alimenter. De plus, les mégots ne sont que la première étape, puisque ses créateurs espèrent, à terme, lui faire ramasser d'autres types de polluants des plages.
Les inventeurs, qui ont peaufiné leur BB pendant 2 ans, insistent sur le fait que ce BeachBot ne représente pas une solution miracle et qu'il faut que les visiteurs optent pour les bons gestes écolos afin d'assainir les plages. "Le plus gros problème avec les déchets sauvages reste le comportement humain", affirme Edwin Bos, l'un des cofondateurs du projet.
C'est la raison pour laquelle la start-up fait appel à des volontaires, à qui ils demandent de photographier les mégots qu'ils aperçoivent sur les plages et de partager ces clichés sur l'application Microsoft Trove. Ainsi, BB sera en mesure de reconnaître de plus en plus de types de déchets de cigarettes et gagnera en efficacité. C'est une manière de sensibiliser le grand public à ce mal, en le faisant s'impliquer dans cette démarche.
Si le pire polluant des océans a hélas encore de belles heures devant lui, la collaboration humain-robot pourrait amener à une prise de conscience et favoriser la préservation des plages de la planète.