Amateurs de crustacés mais écolos, évitez le homard américain

Amateurs de crustacés mais écolos, évitez le homard américain

Le homard est un mets apprécié par les gourmets du monde entier, mais sa pêche met en danger les baleines qui se prennent dans les filets. De fait, le homard américain vient d'être inscrit sur la Liste Rouge des aliments à éviter.

La baleine franche de l'Atlantique est une espèce menacée et en 2018, il ne restait plus que 340 spécimens de ce noble mammifère. Et parmi les facteurs entraînant le décès de ces baleines, il y a les blessures que leur infligent les filets maillants utilisés par les pêcheurs de homards, ce qui a poussé l'institut Californien Monterey Bay Aquarium à inclure ce dernier dans la liste des aliments à éviter au sein de son guide.

Bien qu'il n'ait pas de valeur officielle, le guide de l'institut est un bon indicateur pour les consommateurs soucieux du bien-être animal et de la provenance de leurs crustacés. Il s'agit donc d'un geste symbolique, destiné à faire réagir à la fois les consommateurs, les pêcheurs et surtout l'État, tenu responsable pour son inaction.

Chaque année, les baleines franches de l'Atlantique nord migrent de Floride jusqu'au Canada et traversent les eaux américaines. Hélas, la zone est truffée de pièges à homard, ce qui rend leur parcours particulièrement périlleux. Et malgré une décision de justice rendue en juin 2022, qui prouve que l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) n'a pas respecté la loi l'obligeant à encadrer cette pêche aux homards, rien n'a été fait.

Il existe pourtant des solutions, comme celles mises en place chez le voisin canadien. Là-bas, il est demandé aux pêcheurs d'utiliser des filets de pêche moins rigides, qui se cassent quand un grand cétacé vient s'empêtrer dedans. L'État canadien a également opté pour une fermeture des zones de pêches traversées par les baleines lors de leur migration, pour des résultats concluants : trois ans après l'application de ces mesures, aucune baleine n'est morte dans les eaux nationales.

Les amateurs de homard américain, qui raffolent de lobster roll et d'autres préparations raffinées, sont donc invités à modérer leur ardeur et à boycotter l'aliment, pour sauver les baleines et faire réagir les principaux intéressés. Quand on sait que le homard génère à lui seul près de 500 millions de dollars par an aux USA, on peut imaginer que cet appel pourrait faire bouger les choses.

Par Mickael