Un célèbre skipper abandonne les compétitions pour des raisons écologiques
Skipper engagé, Stan Thuret ne souhaite plus prendre part à des compétitions de voile qu'il juge trop polluantes. Une décision forte pour répondre à l'urgence climatique.
Stanislas Thuret est un vrai passionné de voile, qui explique avoir commencé à pratiquer cette discipline pour « découvrir la beauté de l'océan ». Au cours des 7 dernières années, le skipper de 35 ans a pris part à plusieurs compétitions majeures, notamment la Transat Jacques Vabre en 2021, en compagnie du snowboardeur Mathieu Crepel.
Engagé, le trentenaire est le co-fondateur de l'association La Vague, créée en 2019, qui vise à transformer le monde de la voile. L'idée est de rendre ce sport plus écologique, en réduisant l'impact négatif qu'il peut avoir sur l'environnement. Comme il l'affirme dans un beau message posté sur son site officiel, « l'urgence climatique et l'effondrement de la biodiversité sont incompatibles avec la manière de vivre de la course au large et la compétition » en 2023.
Ce texte commence par une déclaration simple : « J'arrête la course au large pour raisons écologiques. ». Puis Stan Thuret détaille ces raisons, en insistant sur le fait que, si la voile a l'image d'une discipline liée à la nature et pratiquée par des passionnés de la mer, la réalité est tout autre. Les compétitions organisées sont polluantes – avec près de 145 000 tonnes de CO2 rien que pour la dernière route du Rhum – et la recherche de la performance voulue par les skippers les plus compétitifs et par leurs sponsors toujours plus gourmands poussent à la création de véritables « machines de guerre », conçue pour gagner et non plus pour faire rêver.
Pour que la voile retrouve ses vraies valeurs, Stan fait ce sacrifice, même s'il estime que c'est simplement sa manière de jouer un petit rôle dans ce combat pour la préservation de la planète. Sa crainte est que la voile soit un jour pointée du doigt, comme l'est le foot aujourd'hui pour ses aberrations écologiques et ses dérives en tout genre, et que la discipline fasse partie du problème, plutôt que d'une solution qui permettrait de se reconnecter à la nature et d'envisager un futur plus beau pour la jeune génération.
Le skipper laisse donc de côté la compétition, mais il n'abandonne pas la voile pour autant. Son objectif sera désormais de trouver comment concilier la beauté de ce sport avec les enjeux écologiques actuels.