Quand l'écume des vagues se dépose sur la plage
Au cours de l'hiver, les plages des littoraux de certaines régions du monde sont parfois recouvertes d'écumes de mer, offrant aux observateurs privilégiés un spectacle d'une rare beauté. Mais derrière ce phénomène naturel se cachent plusieurs explications, liées au climat et à l'Homme, qu'on vous propose de découvrir. La prochaine fois que vous verrez le sable, les installations de plage et les rues voisines recouvertes d'un épais manteau blanc, vous saurez à quoi cela est dû !
D'où vient l'écume des vagues ?
Pour bien comprendre pourquoi de la mousse envahit certaines plages en hiver, il convient d'être familiarisé avec le processus qui entraîne la création d'écume sur les vagues.
Cette mousse blanchâtre, qu'on peut apercevoir en contemplant la mer, se forme quand l'eau est agitée, brassée, comme c'est le cas lors d'une tempête ou de violentes salves de vent. Les matières organiques contenues dans l'eau – principalement dans les phytoplanctons et les micro-algues – sont remuées et libèrent des substances végétales gélatineuses (le mucilage), qui donnent à la mousse son épaisseur et cet aspect compact, en gonflant au contact de l'eau. Malgré l'agitation, l'écume ne se disloque pas et reste figée au-dessus de l'eau.
Ajoutons à cela la présence d'autres éléments naturels comme des protéines, des enzymes ou du sel, essentiels à la formation de cette mousse, pour expliquer ce phénomène qui donne parfois lieu à des spectacles étonnants.
Pourquoi l'écume se dépose sur les plages ?
Quand elle est suffisamment solide, l'écume de mer peut littéralement envahir les plages et couvrir une vaste surface de terre. On a pu observer le phénomène en novembre 2020 en Australie, sur des plages américaines suite à des tempêtes et à des ouragans, mais aussi régulièrement sur les plages de Bretagne, de Vendée, du nord Pas-de-Calais ou dans les Pyrénées-Orientales.
La houle et le vent puissant se chargent de transporter la mousse et celle-ci peut véritablement envahir un littoral, voire déborder dans les rues de certaines villes. C'est arrivé en 2013 dans la ville de Mooloolaba en Australie, après le passage du cyclone Oswald, ou plus récemment en France, à Saint-Guénolé dans le Finistère, où les rues proches du port de la ville se sont couvertes d'une mousse semblable à celle de vos bains les plus agréables.
Si le phénomène est généralement naturel et qu'il peut être observé principalement en hiver quand les vents soufflent fort, ou lors des périodes plus chaudes propices à la formation d'ouragan, il arrive qu'il soit hélas associé à un comportement humain polluant. On a l'exemple de cela en novembre 2019 en Inde, quand une mousse très blanche a recouvert la Marina Beach de Chennai, arrivant jusqu'aux genoux de ceux qui ont choisi de s'y plonger. L'écume ne provenait pas uniquement d'une réaction naturelle liée aux déchets organiques, mais aussi de la présence de résidus de produits chimiques dans les eaux. Comme la plage rose d'Argentine, le spectacle est saisissant, mais les dangers pour la santé de ceux qui s'y exposent sont réels.
Dangers et précautions à prendre face à ce phénomène
Il faut bien entendu séparer le phénomène d'écumes de mer en deux catégories : la mousse formée par des déchets humains, avec laquelle le contact est à éviter ; l'écume blanche qui résulte d'un brassage naturel de l'eau et des micro-organismes qu'elle abrite.
Si vous avez la chance de tomber sur ce spectacle, vous pourrez prendre de superbes photos et faire une bataille de mousse... en prenant les précautions nécessaires. La visibilité est très restreinte et il convient de ne pas s'aventurer seul dans la mousse. De plus, portez de bonnes chaussures, car vous ne verrez pas où vous mettez les pieds. Cela évite de marcher sur une canette ou une bouteille en verre brisée, qui font partie des déchets les plus fréquemment jetés à la plage.
Sachez enfin qu'au mois de mai, un phénomène assez similaire peut être observé quand les conditions climatiques – soleil, vents, bonnes températures – sont réunies. La mousse de mer est alors baptisée "écume de mai" !