Pourquoi des milliers d'étoiles de mer s'échouent sur les plages ?
En mai 2022, des étoiles communes, les Astéries rouges, ont envahi la plage au pied de la dune du Pilat, à l'entrée du Bassin d'Arcachon. Les scientifiques se sont emparés du problème afin d'en déterminer la cause. Mais ce n'est pas une première en France. Et le phénomène se retrouve également à l'étranger. Les échouages d'étoiles de mer sont fréquents, ce qui l'est moins, ce sont ceux de très grande ampleur. Alors pourquoi les étoiles de mer s'échouent-elles périodiquement sur certaines plages ?
Des échouages moins rares qu'on peut le croire
Le Pays de Galle est relativement habitué à ce type d'événement. Le 5 janvier 2022, plusieurs milliers d'étoiles de mer ont été retrouvées mortes sur les côtes galloises. Même la plage de Ramsgate, au sud-est de Londres, n'a pas été épargnée en 2018. La Caroline du Sud, un État des USA, a connu pareil phénomène le 9 mai 2022 et est coutumière du fait.
En France aussi, cela arrive régulièrement. En 2018, une plage de Saint-Brévin-les-Pins en Loire-Atlantique a été envahie par des individus de l'espèce. Sur l'île d'Oléron et plus particulièrement sur la plage de Gatseau, à Saint-Trojan, des étoiles de mer ont été retrouvées par milliers en février 2019. Le littoral oléronais avait déjà connu pareille anomalie en 2008, 2011 et 2015. Néanmoins, l'échouage survenu en Gironde a une particularité : les Asterias rubens retrouvées sur la plage étaient vivantes, alors que généralement, on les retrouve mortes.
Les étoiles de mer, friandes d'huîtres et de moules
Rien de surprenant au fait de trouver ces échinodermes en quantité importante sur les côtes oléronaises ou près du bassin d'Arcachon. En effet, ce sont de redoutables prédateurs pour les huîtres, les moules et autres coquillages, dont l'élevage à grande échelle est connu dans ces secteurs. Les parcs ostréicoles et mytilicoles semblent même être le point commun existant entre la majorité des secteurs d'échouage des étoiles de mer, que ce soit en Loire-Atlantique ou en Caroline du Sud.
Au Pays de Galles comme en Angleterre, c'est également l'abondance de coquillages – huîtres, palourdes – qui est avancée pour expliquer le nombre important d'astérozoaires. Mais, si cela justifie leur nombre, cela n'explique néanmoins pas leur présence sur les plages à proximité.
Les forts courants marins à l'origine du phénomène ?
Au repos, les étoiles de mer s'accrochent aux surfaces des fonds marins. Les tempêtes et les fortes marées d'hiver ou d'équinoxe ont tendance à les décrocher. Ballotées par les courants, semi-endormies, elles ne parviennent pas à s'accrocher de nouveau et s'échouent alors massivement sur les plages avoisinantes. Un changement de température brutal de l'eau (dû au vent, notamment), un changement de salinité, figurent également parmi les raisons probables qui sont évoquées. La plupart arrivent mortes sur la plage. Mais d'autres en revanche sont vivantes et, si elles échappent à leurs prédateurs, les oiseaux notamment, elles survivront potentiellement.
Les plages ne sont pas toujours un cimetière pour Astéries
Si le spectacle est décrit comme apocalyptique par ceux qui découvrent des milliers de cadavres d'Astéries sur le sable, il est parfois moins désastreux. C'est ce qui intrigue surtout les scientifiques concernant l'échouage ayant eu lieu en Gironde. Les Asterias rubens découvertes étaient vivantes et susceptibles de retrouver les fonds marins, à la vitesse de 8 centimètres par minute ou emportées par la marée suivante. Sauf, bien sûr, celles qui auront eu la malchance de servir de repas aux oiseaux marins.
Ainsi, si vous constatez un tel phénomène, vérifiez si les étoiles de mer sont encore en vie ou bien mortes. Dans le premier cas, ne les touchez pas et laissez-les retrouver leur chemin seules. Et n'omettez pas de prévenir les autorités ou les associations de préservation du littoral, qui prendront les dispositions nécessaires.