Le Glaucus atlanticus, une créature de science-fiction
On le surnomme dragon limace, dragon bleu des mers, ou tout simplement dragon bleu. Les caractéristiques atypiques du Glaucus atlanticus échauffent l’imagination de tous ceux qui le croisent. Difficile de croire que cet animal a vu le jour sur notre planète, ce qui est pourtant bien le cas. Zoom sur une créature venue d’ici.
Anatomie d’un dragon
Le Glaucus est un animal marin classé dans le groupe des nudibranches. C’est un gastéropode et un mollusque qui aime évoluer dans des eaux tropicales et tempérées. Vous le croiserez donc dans l’Océan Pacifique, l’océan Indien, dans le golfe du Mexique, la Méditerranée ou encore la mer des Caraïbes. Il est cependant le plus fréquemment rencontré dans l’océan Atlantique d’où il tire son patronyme « atlanticus ».
On remarque tout de suite sa morphologie inhabituelle. Pour certains, il évoque un dragon, pour d’autres une hirondelle, dans tous les cas, il ne passe pas inaperçu avec ses couleurs : une large palette de bleu métallique, accompagné de nuances de gris argentés et de noir. Il a un corps plutôt aplati avec des groupes de branches latérales nommés « cerata » qui forment ses « ailes ». Bien qu’il ait une structure assez complexe, un glaucus atlanticus ne mesure pas plus de 6 cm de long.
Un étonnant mode de vie
Le glaucus atlanticus vit d’une façon bien particulière : avec le ventre affleurant à la surface de l’eau grâce à un flotteur contenu dans son estomac. Cette façon de nager lui permet de passer inaperçu auprès d’éventuels prédateurs venus des airs. Pour se défendre plus efficacement, il n’hésite pas à réutiliser à son profit les substances urticantes des animaux dont il se nourrit. Les portites, les tentacules de vélelles ou encore des terribles physalies font ainsi les frais de ses mâchoires chitineuses. Le dragon limace préfère s’attaquer aux proies les plus venimeuses pour ensuite re-stocker leurs nématocystes (cellules à fort pouvoir urticant) au bout de ses "ailes". De ce fait, il est tout à fait déconseillé de manipuler un Glaucus atlanticus sans protection !
Signes particuliers du glaucus
Le glaucus est hermaphrodite (chaque individu possède en même temps des attributs mâle et femelle) mais ne peut toutefois pas s’autoféconder. Lors de la reproduction, les deux partenaires se mettent face à face pour accoler leurs faces ventrales et à l’issue de la fécondation, chaque individu pondra une dizaine à une trentaine d’œufs en chapelet.
Comme tous les gastéropodes, le glaucus est lent, très lent : il arrive à faire environ un mètre en une heure. Le plus souvent, il se laissera volontiers porter au gré du courant. Sa survie est intrinsèquement liée à l’eau et il dépérira rapidement s’il en est sorti. Alors s'il vous arrive d'en trouver un au fond de l'océan, soyez généreux : laissez-le où il était.