La Méditerranée se réchauffe plus vite que les autres mers
Le constat a été établi dans un rapport du MedEEC dénommé "Les risques liés aux changements climatiques dans la région Méditerranée". Le MedEEC, pour Mediterranean Experts on Climate and Environmental Change (en français, le réseau d'experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux), est un collectif de scientifiques internationaux et indépendants créé en 2015. Il est chargé de fournir au public, ainsi qu'aux décisionnaires concernés par la protection de la Méditerranée, une base d'informations scientifiques issues de recherches indépendantes.
20% de réchauffement en plus
Dans ses études, le MedEEC est régulièrement soutenu par d'autres acteurs engagés du bassin méditerranéen, notamment pour cette enquête, par l'UpM (Union pour la Méditerranée) et par le Plan Bleu, un projet de protection et de développement de l'environnement en Méditerranée. Ensemble, ils se sont penchés sur les différentes sources de pollution de la région et leurs impacts à différents niveaux comme sur l'eau, sur la sécurité ou encore sur la santé. Ils ont alors remarqué que la Méditerranée se réchauffait 20% plus vite que les autres mers du globe, gagnant 1,5°C depuis la période préindustrielle à la fin du 19e siècle. Pendant ce temps, les autres mers et océans n'ont gagné "que" 1,25°C en moyenne.
Pour les chercheurs, ce phénomène est dû à la situation géographique de la Grande Bleue : entourée par 22 pays, la pauvre mer est ce qu'ils appellent un "hot spot", l'un des points chauds les plus touchés par le bouleversement climatique que subit la planète. Si rien n'est fait pour réduire les risques, la température de la Méditerranée devrait encore augmenter de 0,7°C d'ici 2040, et même de 1,3°C par endroits d'ici 2100 (soit +3,8°C par rapport à la fin du 19e siècle).
Des conséquences inévitables
La Méditerranée, déjà qualifiée de soupe de plastique, n'est donc pas au bout de ses peines avec comme conséquences annoncées de ce réchauffement, la baisse continuelle du poids des poissons, la mort des coraux, ou encore l'invasion d'espèces exotiques comme le dangereux poisson-lion.
Le MedEEC précise enfin que ce rapport n'est qu'un premier travail préliminaire et que leur évaluation complète, compilant des connaissances et des informations plus précises, devrait être disponible l'année prochaine.