Une méduse-robot contre les déchets dans les ports

Les ordures sont un fléau contre lequel il convient de lutter, partout et tout le temps. Après les déchets des villes, les déchets des mers. Les déchets flottants aux abords des villes sont innombrables, au point de former parfois des « îles », comme celle constituée des déchets charriés par la rivière Motagua au Guatemala et au Honduras.

Une start-up française a trouvé une nouvelle activité à développer, en relation avec les collectivités territoriales confrontées au phénomène. En l'occurrence, c'est Marseille et son Vieux-Port qui servent de terrain de jeu au nouveau prototype.

C'est en effet à un robot que la société Iadys veut confier la mission de récupérer tous les déchets flottants. Celui-ci, dénommé Jellyfishbot, autrement dit robot-méduse, est télécommandé depuis la rive pour se diriger vers les ordures à la dérive et les récupérer dans son filet d'une capacité de 80 litres. Il peut traiter une surface de 1000 m² en une heure, et l'autonomie de ses trois moteurs électriques est de 7 heures. Il existe également une version spécialisée dans la récupération des hydrocarbures.

Le dispositif est surtout intéressant pour les ports de plaisance, dans lesquels il est difficile de se faufiler entre les embarcations amarrées. Avec son prix annoncé de 8 000 €, Iadys a déjà convaincu la mairie de Marseille de l'intérêt de sa création, mais celle-ci doit passer par un appel d'offre. Qu'importe, la société aubagnaise a démarché d'autres ports de plaisance de la région et elle a bon espoir de décrocher des contrats avec d'autres communes.

Dirigé par télécommande pour le moment, l'appareil deviendra très rapidement autonome, afin qu'il fasse son œuvre sans intervention humaine. Il sera alors complémentaire d'un bateau, le Dolphin Maid. Cette petite embarcation, occupée par un opérateur, sera chargée de recueillir les déchets collectés par les Jellyfishbots, et permettra leur recharge et leur maintenance. L'ensemble constitué par le Dolphin Maid, les Jellyfishbots et la station de supervision constitue le dispositif Sea-neT.

A terme, si le projet rencontre le succès, les surfaces aquatiques seront nettoyées et dépolluées plus efficacement et à moindre coût, pour la plus grande joie des plaisanciers et des riverains.

Par Charles Lorrain