Un projet d'éoliennes en grappe pour améliorer la captation du vent en mer

Un projet d'éoliennes en grappe pour améliorer la captation du vent en mer

Dans le but d'améliorer le rendement des éoliennes en mer, une entreprise norvégienne a imaginé un gigantesque mur hérissé d'hélices à planter en plein océan. Une impressionnante installation très justement baptisée "Windcatcher".

L'éolien en mer est un monde compliqué. Dénigrée par certains, plébiscitée par d'autres, cette technologie est encore loin d'être mûre avec, entre autres, une forte dépendance à la vitesse du vent (raison pour laquelle, d'ailleurs, une start-up a inventé une batterie océanique pour les éoliennes en mer). Cela, ajouté aux très nombreuses contraintes liées à leur déploiement (taille, exposition, logistique, etc), a fait que de nombreux pays sont aujourd'hui encore en retard sur cette énergie verte. La France, par exemple, n'a implanté sa première éolienne en mer qu'en septembre 2018.

C'est donc pour optimiser le fonctionnement des éoliennes offshores, et dans la foulée les rendre plus attractives, que Wind Catching Systems, une start-up sise à Oslo, a créé Windcatcher ("attrapeur de vents" en français). On peut le voir comme un parc éolien vertical, un mur de 320 mètres de haut (plus grand que la Tour Eiffel) garni de 117 turbines. Ces dernières sont équipées de pales plus petites que celles des éoliennes offshores traditionnelles (15 mètres contre plus de 100 mètres), une spécificité qui leur permet d'exploiter plus aisément le vent et qui facilite les opérations de maintenance. Enfin, au contraire des parcs éoliens dont l'implantation nécessite une lourde logistique, le Windcatcher se base sur une assise gonflable et se déploie bien plus facilement, sans recours à des bateaux spécialisés.

Évidemment, les avantages de cette nouvelle technologie ne s'arrêtent pas là. Wind Catching Systems annonce ainsi un rendement amélioré grâce aux petites pales des turbines, tandis que la conception en grappe et à la verticale permet d'utiliser 80 % d'espace en moins qu'avec une éolienne traditionnelle. Résultat, la start-up avance qu'un seul Windcatcher serait capable de produire assez d'électricité pour répondre aux besoins de 80 000 foyers, soit, approximativement, la production annuelle de 5 turbines conventionnelles, le tout sur une durée de vie de 50 ans (contre 30 pour une éolienne en mer).

Wind Catching Systems a d'ores et déjà reçu plusieurs financements pour concrétiser son projet qu'elle présente comme le futur de l'éolien offshore. Parmi ses bailleurs, le Ministère du climat et de l'environnement norvégien lui-même qui a injecté 22 millions de NOK (1,9 million d'euros environ) dans son projet. La prochaine étape sera donc celle du test qui devrait avoir lieu dès 2023.

Par Andriatiana Rakotomanga