On a retrouvé le USS Independence, coulé en 1951

On a retrouvé le USS Independence, coulé en 1951

Les explorations sous-marines d'épaves sont une science pour certains, un sport pour d'autres. Si de très nombreuses épaves sont localisées avec précision et à profondeur suffisamment faible pour être explorées par des amateurs, d'autres sont bien plus difficiles d'accès, comme l'épave du Titanic dont l'exploration en 1985 avait fait grand bruit.

La dernière épave ayant été explorée est celle du porte-avions USS Independance. Ce navire est l'un des 25 porte-avions dont disposaient les États-Unis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et le premier des 9 navires de sa classe. Endommagé à plusieurs reprises durant la guerre, il a continué sa carrière comme cible pour les tests d'armement. Après avoir subi sur l'atoll de Bikini deux tirs nucléaires, ce bâtiment a été utilisé par l'US Navy pour étudier la façon de gérer un navire irradié. C'est dans ce contexte qu'il a été remorqué et coulé au large de San Francisco, près de la décharge nucléaire des îles Farallon, en 1951, après avoir été chargé d'une cargaison de nouvelles têtes de torpilles. Depuis cette dernière expérience, il gît par 800 m de fond avec à son bord deux avions Hellcat et un certain nombre de canons, qui entraient également dans le champ d'expérimentation nucléaire.

Si cette épave n'avait pas été explorée jusqu'à présent, c'est en raison de sa forte radioactivité consécutive aux essais nucléaires. Les plongeurs ayant pu l'admirer depuis leur bathyscaphe ont été impressionnés par l'état de conservation de ce navire après toutes les épreuves qu'il a traversées.

Localisé en 2015, c'est désormais chose faite. Le bathyscaphe, largué depuis le navire scientifique EV Nautilus, a réussi en août 2016 à atteindre les restes du bâtiments dans les profondeurs océaniques. Il semble que la proue du porte-avions a touché le fond marin en premier. En effet, avant la mise à feu finale, les moteurs situés à l'arrière avaient été démontés, ce qui a eu pour effet de déséquilibrer le bâtiment.

Il est probable que la radioactivité ne soit de nos jours plus dangereuse pour l'homme. Mais la flore et la faune marines n'ont pas attendu le compteur Geiger pour y établir une nouvelle colonie.

Par Charles Lorrain