Le Maroc voit ses plages disparaître à cause des mafias du sable

Le Maroc voit ses plages disparaître à cause des mafias du sable

Au Maroc, les magnifiques plages qui bordent le littoral doivent faire face à un ennemi qui n'a rien de naturel : l'homme. Comme le démontre un rapport des Nations-Unies concernant l'exploitation du sable sur la planète, les étendues de sable du pays sont en effet pillées depuis plusieurs années par des contrebandiers, qui se servent sans vergogne pour s'enrichir.

Le sable est l'élément majeur de la fabrication du ciment, servant notamment à construire les nombreux établissements touristiques qui ne cessent de fleurir au Maroc. De ce fait, c'est une denrée facilement monnayable, qui se revend environ 100 dirham le mètre cube (soit 9 euros).

Accessible au commun des mortels, cette matière première est donc extraite illégalement par des institutions quasi mafieuses, qui utilisent soit de la main d'œuvre infantile sous-payée, soit de véritables machines professionnelles comme des bulldozers, pour l'exploiter sans aucun permis.

Une situation qui inquiète, car les conséquences de cette contrebande sont multiples. La première, c'est le dérèglement de l'écosystème qu'engendre la disparition de ces plages. De nombreux bâtiments qui les bordent ne sont désormais plus protégés contre l'érosion et se dégradent à vue d'œil, comme on peut le voir à Asilah ou à Kenitra.

De plus, les laisses de mers se trouvent déplacées par le recul de la masse de sable, ce qui bouleverse la faune et la flore, comme le signalent des spécialistes de l'océan qui redoutent également l'apparition de tempêtes plus dévastatrices dans la zone, du fait de l'absence de protection naturelles.

Hormis l'aspect écologique, il convient de rappeler que les plages marocaines font partis des attraits majeurs du pays pour séduire les visiteurs. Construire des établissements pour touristes en détruisant ce qui les attire est donc un paradoxe que ne manquent pas de relever les habitants, mais également les membres d'un gouvernement très critiqué sur le sujet.

La situation est connue, une loi visant à "l'équilibre biologique et écologique du patrimoine naturel" a même été votée en 2017, mais personne ne semble apte à la faire appliquer. Quand on sait que 55% du sable destiné au BTP marocain provient des filières illégales, on comprend pourquoi il est urgent de réagir avant que le pays ne voit ses belles étendues de sable devenir des amas de roches.

Par Mickael