La fondation Surfrider milite contre l'exploitation pétrolière en mer
Les députés européens doivent l'entendre : les citoyens veulent agir contre le forage en mer. Cette affirmation est appuyée par la fondation Surfrider Europe qui, à travers son mouvement #DrillingisKilling d'avril dernier, a constaté un réel engouement de la part des Européens pour la protection de l'océan. Désormais, L'ONG aux 200 000 sympathisants appelle les habitants du continent à faire entendre leurs voix. Elle lance la plateforme de mobilisation citoyenne Askforchange, où chacun peut partager ses inquiétudes et demander un changement concret aux parlementaires européens. L'objectif de l'ONG : interdire les activités d'exploration et d'exploitation pétrolières et gazières dans toutes les eaux européennes d'ici 2035.
Antidia Citores, porte-parole de Surfrider Foundation Europe, insiste sur l'importance de l'aide de la part des citoyens : "2020 offre une chance unique de façonner l'avenir de la politique énergétique du continent. Une mobilisation citoyenne a été primordiale pour mettre le climat à l'agenda des institutions européennes. La sortie des énergies fossiles et l'abandon des forages en mer est une façon immédiate et concrète de s'aligner avec les ambitions de l'Accord de Paris." En effet, c'est à travers l'implication des habitants que des victoires ont eu lieu ces dernières années. Par exemple, au large de Schwedeneck, une entreprise pétrolière allemande a vu sa licence annulée en 2016 grâce à des mobilisations locales, ce qui a permis d'éviter l'exploitation d'une réserve d'hydrocarbures.
Surfrider Europe se bat depuis plus de 10 ans contre les forages en mer, qu'elle estime responsable de catastrophes écologiques, humaines et économiques. La fondation cherche à rétablir un lien direct entre les citoyens et les institutions européennes. Contribuer à sa campagne #DrillingisKilling permettrait de réduire à zéro le risque de déversements et de rejets d'hydrocarbures en mer. Elle mettrait un terme à la pollution de l'eau par le benzène, zinc, arsenic, et les matières radioactives et autres contaminants qui forment les "boues de forage". Elle protégerait la vie marine, qui souffre de conséquences telles que des pertes auditives, des taux de capture réduits de 40 à 80% et des échouages sur les plages pour un certain nombre d'espèces. Enfin, il s'agit aussi de protéger les emplois des secteurs dépendants de la qualité de l'eau, tels que la pêche et le tourisme.