L'Australie à la rescousse de la Grande Barrière de Corail

L'Australie à la rescousse de la Grande Barrière de CorailPhoto : Kyle Taylor

Le gouvernement australien a décidé de prendre le problème à bras le corps. Pas moins de 500 millions de dollars australiens (environ 320 millions d'euros) vont être alloués à la sauvegarde du célèbre monument naturel australien : la Grande Barrière de Corail. Cette somme sera répartie entre deux organismes : 11% pour l'autorité administrative compétente (Great Barrier Reef Marine Park Authority) et 89% pour la Fondation pour la Grande Barrière (Great Barrier Reef Foundation).

L'objectif est double : mettre en place les premières mesures de sauvegarde, mais aussi et surtout observer et mesurer de nombreux paramètres pour identifier avec précision les problèmes rencontrés par la grande barrière, puis y trouver des solutions. Qualité de l'eau, résilience des coraux, invasion d'étoiles de mer, actions envers les populations : tous les aspects seront pris en compte.

Les mesures de sauvegarde sur le long terme sont surtout liées au réchauffement climatique et donc au respect des résolutions de l'Accord de Paris sur le climat. Néanmoins, il est possible d'agir dès maintenant pour obtenir des résultats à plus court terme. Le ministre australien de l'environnement Josh Frydenberg a annoncé par exemple agir envers les agriculteurs pour qu'ils modifient leurs pratiques, car les pesticides et les nitrates sont déjà convaincus d'endommager les coraux et de favoriser le développement des étoiles de mer de type "couronne d'épines".

L'opposition pointe cependant du doigt les contradictions environnementales du gouvernement Howard. Celui-ci est accusé d'avoir diminué drastiquement les fonds alloués aux parcs marins et refusé de prendre les mesures qui s'imposent en matière de réchauffement climatique, qui est le réel problème de la Grande Barrière de Corail selon eux.

L'influent homme d'affaires australien et promoteur de l'écologie Geoff Cousin y voit surtout beaucoup de cynisme : l'annonce de cette mesure peu avant la 42ème réunion de l'Unesco, qui doit se tenir du 24 juin au 4 juillet 2018, n'est certainement que pure coïncidence... Selon lui, cette annonce n'est rien d'autre qu'une opération de communication visant à faire croire que le gouvernement fait quelque chose alors que l'environnement et la biodiversité ne font manifestement pas partie de ses priorités.

Par Charles Lorrain