Ebola : vent de panique sur une plage des Canaries

Ebola : vent de panique sur une plage des CanariesPhoto : Borja Suarez / Reuters

La scène se déroule début novembre, sur la plage de Maspalomas (Gran Canaria), peu avant 9h. Un petit bateau s'approche des côtes, une vingtaine de personne se jette à l'eau et gagne le rivage. Ce sont des migrants africains en quête d'une vie meilleure. Épuisés voire malades, ils vont attendre là des heures.

A midi, il fait 30°C sur cette plage naturiste. Des habitués profitent du climat exceptionnel. Mais les visiteurs inattendus créent un malaise. Certains préfèrent quitter la plage, d'autres, émus, leurs donnent à boire et à manger. C'est la Croix-Rouge qui intervient la première : les secouristes constatent une forte fièvre chez certains migrants. L'alerte Ebola est déclenchée.

Un cordon de sécurité est établi autour des malheureux, pour éviter toute contamination. Des médecins dépêchés sur place finissent par conclure que les naufragés ne sont pas atteints par le virus. Il faut avouer que leur provenance (Guinée et Sierra Leone) pouvait inquiéter les autorités sanitaires.

Les plus malades sont transportés par civière et évacués dans un véhicule de la Croix-Rouge. Les autres sont placés dans un camion-benne, direction le commissariat. Malgré les protestations de la Croix-Rouge, qui considère que le véhicule n'est pas adapté à des êtres humains, ce mode de transport est choisi pour emmener tout le monde en un seul trajet.

Le séjour sur cette plage des Canaries a dû sembler interminable aux 23 migrants. Pourtant, leur halte n'aura pas duré si longtemps : à peine récupérés, ils ont fait l'objet d'une procédure d'expulsion.

Par Guillaume Daveluy